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Marche pour le climat : mobilisation inédite pour la défense de l'environnement en France

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé samedi en France à des marches pour le climat, répondant notamment à un appel citoyen pour faire des enjeux climatiques une priorité du gouvernement, après la démission du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.

Il s'agit d'une mobilisation citoyenne inédite en faveur de la défense de l'environnement, les organisateurs revendiquant plus de 100.000 manifestants.

À Paris, avec des slogans comme : «Ne nous laissez pas brûler», «terre + erreur = terreur», ou des pancartes dénonçant la «politique des petits pas» épinglée par l'ex-ministre, une foule de tous âges, dont de nombreuses familles, s'est rassemblée Place de l'Hôtel de Ville, avant de s'élancer vers la Place de la République.

«Sous les pavés, la plage de Nicolas Hulot : merci à lui», ou encore «Cours Manu, la mer monte», proclament d'autres panneaux, au sein d'une foule où se distinguent aussi des dessins d'enfants.

«C'est extraordinaire, les gens sont au rendez-vous», s'est réjouie Clémence Dubois, responsable des campagnes en France de l'ONG américaine 350.org, qui a aidé à organiser cette marche. «C'est la première fois depuis longtemps qu'un événement aussi massif» se déroule en faveur de l'environnement, s'est-elle félicitée.

«Une question de survie»

Cette marche a été lancée par Maxime Lelong, 27 ans, journaliste de formation et futur papa, le soir même de la démission de Nicolas Hulot, qui s'était plaint d'un manque de mobilisation populaire autour des enjeux climatiques.

«J'ai l'impression qu'il y a un vrai élan qui s'est créé, il faut nous sauver de nous-mêmes, c'est une question de survie», a plaidé le jeune homme. «Je vais être papa (d'un fils) en décembre, je veux qu'il ait une planète vivable», a-t-il expliqué.

Participants à la marche pour le climat, Place de l'Hôtel de Ville à Paris, samedi 8 septembre 2018 [Philippe LOPEZ / AFP]
Participants à la marche pour le climat, Place de l'Hôtel de Ville à Paris, samedi 8 septembre 2018

«Si on est à 40.000 personnes (effectivement présentes, ndlr), c'est génial», avait-t-il espéré avant le début de l'événement, alors que plus de 116.000 personnes s'étaient dites sur Facebook intéressées par sa Marche pour le climat».

Des événements similaires étaient organisés dans le pays.

Plusieurs milliers de personnes ont ainsi parcouru 3 km à Bordeaux jusqu'au site où se tient le festival Climax, dédié à l'éco-mobilisation.

À Marseille, environ 2.500 personnes selon les organisateurs, 700 selon la police, ont défilé dans une ambiance joyeuse et familiale, en présence notamment de Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise.

Dans l'Ouest, entre 3.000 et 5.000 personnes (selon la police et les organisateurs ) se sont rassemblées à Rennes et 1.200 à Nantes. Plusieurs centaines ont défilé dans des villes normandes comme Rouen, Caen et Le Havre.

L'encouragement de Hulot

A Strasbourg, 3.800 personnes, selon la police, ont défilé à partir de 15H00. Aux côtés de pancartes pour la défense du climat, clamant notamment «Pour une Alsace verte», «Flambez la tarte, pas la terre», «Biodiversité je t'aime», la manifestation était aussi celles des opposants au Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, projet de rocade autoroutière auquel la préfecture vient de donner son feu vert.

«Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, péché le dernier poisson, alors ils s'apercevront que l'argent ne se mange pas», prédisait une pancarte tenue par Perrine, Colmarienne de 33 ans.

Nicolas Hulot a encouragé les participants : «S'engager pour le climat et la biodiversité est la seule modernité. Les citoyens qui se mobilisent partout en France et dans le monde ont le pouvoir d'impulser le changement pour l'avenir de nos enfants. Continuez à faire entendre votre voix !», a-t-il tweeté.

«Fier d’être avec des dizaines de milliers de personnes qui font de la #MarchePourLeClimat la plus grande marche jamais réalisée en France pour le climat et la planète», a tweeté de son côté Pascal Canfin, directeur général du WWF.

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a préféré publier une tribune sur Facebook où il estime que ces marches sont «une bonne nouvelle». «Comme citoyen et comme porte-parole du gouvernement, je me réjouis de voir des associations, des ONG, mais surtout des milliers de Français se mobiliser pour défendre notre patrimoine, celui que l'humanité a en partage».

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