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Prix Nobel de la Paix : quand Nadia Murad racontait son calvaire d'esclave sexuelle de Daesh

Nadia Murad se bat pour les femmes victimes de Daesh.[Julian Stratenschulte / dpa / AFP]

Récompensée ce vendredi par le Prix Nobel de la Paix, Nadia Murad avait raconté en 2015, devant l'ONU, ses trois mois de calvaire comme esclave sexuelle de Daesh. Décrivant ses horribles conditions de détention et les pratiques infâmes du groupe, la jeune Yézidie avait imploré le Conseil d’éradiquer le groupe terroriste.

«J’ai été violée par un groupe d’hommes jusqu’à ce que je perde connaissance». Devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, Nadia Murad Basee Taha, la jeune femme alors âgée de 21 ans, enlevée par Daesh en Irak, avait livré un récit glaçant sur sa captivité. Elle y racontait son enlèvement depuis un village irakien, avec sa famille ainsi que 150 autres familles yézidies, cette minorité ethnique kurde adepte d’une religion puisant ses racines dans l’Iran antique. «Sur la route, les combattants nous ont humiliées, a décrit la jeune femme à l’assemblée. Ils nous ont touchées et violées. Ils nous ont emmenés à Mosoul, dans un bâtiment où des milliers de femmes yézidies et d’enfants étaient vendus comme esclaves.»

Le calvaire de Nadia ne faisait que commencer. Dès la première nuit, elle a raconté avoir été violée par plusieurs hommes. «J’étais pétrifiée. Quand j’ai levé les yeux, j’ai vu un homme gigantesque. Il ressemblait à un monstre. J’ai pleuré et l’ai supplié de me laisser. Il m’a demandé de changer de religion. J’ai refusé. Il m’a battue. Il m’a demandé d’enlever mes vêtements. Puis il m’a enfermée dans une pièce avec des gardes. Ils m’ont violée jusqu’à ce que je m’évanouisse.»

Au bout de trois mois, Nadia était finalement parvenue à s’échapper. Elle vit aujourd’hui en Allemagne, pays qui l'a accueillie comme réfugiée. Si elle était venue témoigner devant les Nations Unies, c’est pour révéler les atrocités perpétrées par Daesh, notamment auprès de la communauté yézidie.

Des actions que l’ONU considère désormais comme un possible génocide.

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