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Réouverture du passage entre la Syrie et une zone du Golan sous contrôle israélien

Photo fournie par l'agence officielle syrienne Sana montrant le passage de Qouneitra sur le Golan, rouvert le 15 octobre 2018  [- / SANA/AFP] Photo fournie par l'agence officielle syrienne Sana montrant le passage de Qouneitra sur le Golan, rouvert le 15 octobre 2018 [- / SANA/AFP]

Qouneitra, seul point de passage entre la Syrie et la partie du Golan occupée par Israël, a rouvert lundi après quatre ans de fermeture, nouveau signe de reprise en main par le régime de Bachar al-Assad du territoire syrien.

Résultat d'un accord annoncé vendredi entre les Nations unies, Israël et la Syrie, deux véhicules blancs de l'ONU ont franchi la barrière qui a été ouverte devant eux du côté israélien du point de passage de Qouneitra.

La réouverture du passage est un nouveau signe de la reprise en main du territoire par le pouvoir Assad, soutenu par la Russie, l'Iran et le Hezbollah libanais dans la guerre en Syrie déclenchée en 2011.

Elle a été rendue possible après la reprise aux insurgés par les forces gouvernementales syriennes, appuyées par la Russie, de la quasi-totalité de la province syrienne de Qouneitra.

Israël, officiellement en état de guerre avec la Syrie, occupe depuis 1967 la majeure partie du plateau du Golan, qu'il a annexée en 1981. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

En 2014, la Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement (Fnuod), qui a notamment pour mandat de veiller au respect du cessez-le-feu entre Israël et la Syrie, avait dû abandonner ses positions quand des groupes rebelles et des jihadistes de l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda s'étaient emparés du secteur, kidnappant brièvement 45 membres fidjiens de la force.

La Fnuod a repris ses patrouilles en août

Dans un premier temps, le point de passage, par lequel les Druzes syriens vivant du côté israélien du Golan transitaient par le passé pour aller étudier ou se marier en Syrie et pour vendre leurs pommes, servira seulement aux opérations des Casques bleus de l'ONU, a indiqué l'armée israélienne.

«Ces derniers mois, l'Etat d'Israël a coopéré avec les Etats-Unis et l'ONU afin de rouvrir le point de passage», a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué, ajoutant qu'Israël était «attaché à la mission de la Fnuod et aspire à maintenir la stabilité dans la région».

«Retour à la normale»

Photo fournie par l'agence officielle syrienne Sana montrant le drapeau syrien hissé au passage de Qouneitra sur le Golan entre la partie occupée par Israël et celel non occupée, le 15 octobre 2018 [- / SANA/AFP]
Photo fournie par l'agence officielle syrienne Sana montrant le drapeau syrien hissé au passage de Qouneitra sur le Golan entre la partie occupée par Israël et celel non occupée, le 15 octobre 2018

Pour Eyal Zisser, directeur du département d'études du Moyen-Orient à l'Université de Tel-Aviv, la réouverture du point de passage fait partie du «retour à la normale» en Syrie, où le régime a réussi à reprendre plus de la moitié du territoire.

«La frontière entre Israël et la Syrie était très calme avant le début de la guerre civile en Syrie et le retour à la normale est très pratique pour Israël», estime-t-il.

«L'armée syrienne a repris ses responsabilités sur son côté de la frontière et du point de passage, elle communique (avec les Israéliens). Israël est de son côté, les Syriens du leur, il n'y a pas de Daech (l'organisation jihadiste Etat islamique), pas d'Iraniens ni de Hezbollah, il y a une adresse claire de l'autre côté. C'est tout ce qu'Israël souhaite», poursuit l'expert.

Nazih Ibrahim, 65 ans, un druze syrien vivant du côté du Golan occupé par Israël, fait partie de ceux qui attendaient avec impatience la réouverture du point de passage. «C'est un filet de sécurité», dit-il, en assistant à la cérémonie d'ouverture.

«Nous sommes Syriens et le resterons», ajoute-t-il, expliquant que le frère de sa femme vit en Syrie, ainsi que d'autres de ses relations familiales.

Les hostilités entre Israël et la Syrie en 1967 et 1973 ont fait fuir des dizaines de milliers de Syriens. Seuls restent aujourd'hui sur le plateau du Golan quelque 18.000 Druzes, apatrides, qui ont perdu leur nationalité syrienne et refusé la carte d'identité israélienne.

Répartis principalement entre la Syrie, le Liban et Israël, les Druzes pratiquent une religion musulmane propre dérivée originellement du chiisme.

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