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«C'est notre devoir»: voter en Afghanistan au péril de sa vie

Omaid Sharifi, fondateur du collectif de street art "Artlords", le 8 octobre 2018 à Kaboul, en Afghanistan [WAKIL KOHSAR / AFP] Omaid Sharifi, fondateur du collectif de street art "Artlords", le 8 octobre 2018 à Kaboul, en Afghanistan [WAKIL KOHSAR / AFP]

Portés par des espoirs de changement et d'amélioration de leurs conditions de vie, des millions d'Afghans vont braver les risques d'attentats pour remplir leur devoir civique aux élections législatives prévues pour samedi en Afghanistan.

Des dizaines de personnes et neuf candidats ont perdu la vie ces derniers mois au cours d'attaques des talibans et du groupe Daesh visant précisément à faire échouer le processus électoral. La participation au scrutin reste très incertaine à ce stade, mais nombre d'Afghans se disent malgré tout déterminés à glisser leur bulletin dans l'urne dans l'espoir de relancer le processus de paix et d'éradiquer les problèmes de corruption.

Voici les profils de six d'entre eux.

Omaid, l'artiste

C'est la participation de candidats jeunes, éduqués et nouveaux en politique qui a convaincu Omaid Sharifi, habitant de Kaboul âgé de 32 ans, d'aller voter pour la première fois de sa vie.

Shirin Agha, artisan potier, montre sa carte d'électeur, le 10 octobre 2018 dans les environs de Jalalabad, en Afghanistan [NOORULLAH SHIRZADA / AFP]
Shirin Agha, artisan potier, montre sa carte d'électeur, le 10 octobre 2018 dans les environs de Jalalabad, en Afghanistan

Fondateur du collectif de street art «Artlords», Omaid espère un renouvellement d'au moins 60% de l’assemblée. «Je suis inquiet (des risques d'attentat) mais je crois que c'est le prix que nous avons à payer pour la démocratie», dit-il.

 Shirin, l'artisan potier

Shirin Agha espère lui aussi que de nouveaux visages feront leur entrée au Parlement afin que se concrétisent «de profonds changements dans l'économie, l'éducation et surtout la sécurité».

Zahra Faramarz, étudiante, le 11 octobre 2018 à Kaboul, en Afghanistan [WAKIL KOHSAR / AFP]
Zahra Faramarz, étudiante, le 11 octobre 2018 à Kaboul, en Afghanistan

Père de 10 enfants, âgé de 45 ans, Shirin va voter pour la première fois dans sa ville de Jalalabad (est). «J'ai toujours pensé que voter ne servait à rien mais aujourd'hui la situation est tellement catastrophique que nous avons un réel besoin de changement», dit-il. Tout aussi inquiet pour sa sécurité que de risques de fraude, il se montre fataliste : «soit je vote, soit je mourrai».

Zahra, l'étudiante

A 21 ans, Zahra Faramarz va voter pour la première fois et portera son choix sur une femme candidate. «C'est important pour moi d'y aller car je vais choisir mon avenir», dit-elle, reconnaissant son anxiété face aux attentats.

Fatima Sadeqi, femme au foyer, le 11 octobre 2018 à Mazar-i-Sharif, en Afghanistan [FARSHAD USYAN / AFP]
Fatima Sadeqi, femme au foyer, le 11 octobre 2018 à Mazar-i-Sharif, en Afghanistan

«Même si j'ai peur je dois y aller. Il est de notre devoir et de notre responsabilité de voter», assure l'étudiante en littérature anglaise à l'université de Kaboul, espérant surtout que les nouveaux élus seront «honnêtes».

Fatima, la femme au foyer

Fatima Sadeqi, 55 ans, va voter pour la première dans le but de «mettre dehors et empêcher d'entrer les voleurs, les criminels, les corrompus». Les neuf membres de sa famille vont voter pour le même candidat à Mazar-i-Sharif, dans la province septentrionale de Balkh, assure-t-elle.

«Nous en avons plus qu'assez de cette pauvreté et de cette insécurité», dit-elle, espérant «un nouveau Parlement enfin dirigé par de bonnes personnes».

Ghulam Farooq Adil, fonctionnaire, le 15 octobre 2018 à Hérat, en Afghanistan [HOSHANG HASHIMI / AFP]
Ghulam Farooq Adil, fonctionnaire, le 15 octobre 2018 à Hérat, en Afghanistan

Ghulam, le fonctionnaire

Après avoir été déçu par les résultats des deux derniers scrutins auxquels il a participé, Ghulam Farooq Adil fonde beaucoup d'espoirs sur ces législatives. Le fonctionnaire de 29 ans dans la ville d'Hérat (ouest), dit vouloir voter pour «un candidat honnête», à même de contribuer à la paix en Afghanistan.

«Je voudrais un nouveau Parlement avec de solides ambitions de paix. J'ai besoin de voir que les choses changent, au moins pour l'avenir de mon fils», dit-il.

Abdul Karim, retraité, le 11 octobre 2018 à Kaboul, en Afghanistan [WAKIL KOHSAR / AFP]
Abdul Karim, retraité, le 11 octobre 2018 à Kaboul, en Afghanistan

Abdul, le retraité

Abdul Karim estime que voter est une obligation morale pour tout musulman qui se respecte, homme ou femme. «Tout le monde doit aller voter», dit le retraité de 85 ans dont ce ne sera néanmoins que la seconde participation à un scrutin.

Selon lui, le Parlement doit «servir le pays et créer des emplois» pour les plus démunis. «Nous irons voter pour l'Afghanistan et j'espère que les nouveaux députés prendront des décisions courageuses pour le bien-être du pays».

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