Ce que l'on sait de la fusillade dans une synagogue de Pittsburgh

Un Américain de 46 ans a ouvert le feu samedi dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, où des fidèles étaient rassemblés pour le shabbat. Le point sur cette fusillade qui a fait onze morts et six blessés.

Un attentat pendant un jour saint

Le tireur, identifié par les autorités comme étant Robert Bowers, a fait irruption peu avant 10h heure locale dans la synagogue Tree of Life (Arbre de Vie) de Pittsburgh, une grande ville de Pennsylvanie, Etat du nord-est des Etats-Unis. Il a crié «Tous les juifs doivent mourir», selon des médias, et a commencé à tirer sur les fidèles réunis en ce jour du shabbat, le repos hebdomadaire juif, pour une cérémonie marquant la naissance d'un enfant. «Le service était en cours quand on a entendu un grand bruit. J'ai reconnu des tirs d'arme à feu», a ainsi raconté un membre de la congrégation, Stephen Weiss, au journal Tribune Review.

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A son arrivée sur les lieux, la police a dû ouvrir le feu pour appréhender Robert Bowers, qui disposait d'un fusil d'assaut et d'au moins trois armes de poing quand il est entré dans la synagogue, selon les autorités. Blessé lors de l'échange de tirs, Robert Bowers a été transféré à l'hôpital.

Un lourd bilan humain

Onze personnes ont été abattues, six blessées (dont quatre parmi les forces de l'ordre), selon les autorités locales. Parmi elles, âgées de 54 à 97 ans, figurent un couple et deux frères, a indiqué dimanche le chef de l'équipe médicale, Karl Williams, lors d'un point presse. 

«La scène est terrible à l'intérieur», a confié devant les caméras le directeur de la sécurité publique de Pittsburgh, Wendell Hissrich, visiblement très ému. «C'est l'une des pires scènes de crime sur laquelle je me sois rendu, et j'ai été sur des accidents d'avion», a-t-il déclaré.

Le président Donald Trump a dénoncé «une action maléfique de meurtre de masse», déclarant qu'«il ne doit y avoir aucune tolérance pour l'antisémitisme ou pour n'importe quelle forme de haine religieuse». Il a ordonné la mise en berne des drapeaux américains jusqu'au 31 octobre en signe de «respect solennel» pour les victimes.Sa fille Ivanka, qui est convertie au judaïsme, a de son côté affirmé que «l'Amérique est plus forte que les actes d'un antisémite pervers et sectaire».

Outre des rassemblements devant la Maison Blanche, des veillées d'hommage se sont organisées dans la soirée à proximité de la synagogue. Des dizaines d'habitants de Pittsburgh, bougies à la main, se sont recueillis. Certains sont également sortis de chez eux pour apporter du café aux policiers qui tenaient sous la pluie des barrages empêchant l'accès au lieu de l'attaque.

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Des posts antisémites sur les réseaux sociaux

Le FBI a indiqué que Robert Bowers n'était pas connu jusqu'alors des services de police. Mais il est apparemment l'auteur d'une série de posts antisémites en ligne, notamment sur le site Gab.com, lancé en 2016 et prisé de la mouvance d'extrême droite américaine «alt-right». Le réseau social a d'ailleurs annoncé être contraint d'interrompre son activité, son fournisseur d'accès internet mettant fin à ses services à compter de lundi.

Une citation en haut de la page de Bowers déclarait ainsi: «Les juifs sont les enfants de Satan», selon des captures d'écran de son compte, à présent suspendu, réalisées par le groupe SITE, qui surveille les mouvements extrémistes.

l'attaque antisémite la plus meurtrière des etats-unis ?

L'Anti-Defamation League (ADL), grande organisation américaine de lutte contre l'antisémitisme, a déclaré qu'il s'agissait «probablement» de «l'attaque contre la communauté juive la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis». La tuerie de Pittsburgh a également suscité de nombreuses réactions à l'étranger. Le Premier israélien Benjamin Netanyahou a notamment déploré une attaque «antisémite horrible», tandis que le pape François a qualifié l'attaque d'«acte inhumain de violence». Berlin, Ottawa, Paris et l'ONU ont également condamné l'attentat.

Robert Bowers sera poursuivi, entre autres, pour crime antisémite et sera passible de la peine de mort, a déclaré le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions. La justice fédérale a peu après mis en examen le tireur de 29 chefs d'accusation, dont 11 chefs d'utilisation d'une arme à feu pour commettre un meurtre et 11 chefs d'obstruction de l'exercice d'une religion ayant entraîné la mort.

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