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Sommet du Golfe à Ryad sur fond de crises multiples

Photo de l'édition 2017 du conseil de coopération du Golfe (CCG), le 5 décembre 2017 au Koweït [Yasser Al-Zayyat / AFP/Archives] Photo de l'édition 2017 du conseil de coopération du Golfe (CCG), le 5 décembre 2017 au Koweït [Yasser Al-Zayyat / AFP/Archives]

Les six pétromonarchies arabes du Golfe tiennent dimanche leur sommet annuel à Ryad dans un contexte de crises multiples: dispute persistante avec le Qatar, dont l'émir est absent, guerre au Yémen et affaire Khashoggi, du nom du journaliste tué au consulat saoudien d'Istanbul.

Malgré ces enjeux, aucune annonce majeure n'est attendue. Sans surprise, malgré l'invitation protocolaire qui lui avait été transmise, l'émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani ne sera pas à Ryad, et le Qatar sera représenté par le numéro deux de sa diplomatie, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Sultan al-Merrikhi, selon un porte-parole officiel à Doha.

Son petit mais richissime pays reste ostracisé par ses puissants voisins que sont l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qui l'accusent de soutenir des groupes islamistes radicaux et de leur préférer l'Iran.

Bahreïn, autre membre du CCG, s'est associé à l'embargo contre le Qatar, avec l'Egypte. En juin 2017, les quatre pays ont rompu tout lien avec Doha --qui ne cesse de rejeter les accusations-- et ne semblent pas prêts à desserrer l'étau autour de l'émirat gazier.

Outre les liens diplomatiques, ils ont mis fin à toute relation économique et commerciale avec le Qatar qui, pour sa part, a décidé de quitter en janvier prochain l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dominée par l'Arabie saoudite.

«Le Qatar a brûlé tous les vaisseaux qui lui permettraient de reprendre» pleinement sa place au sein du CCG, a dit le chef de la diplomatie de Bahreïn, cheikh Khaled ben Ahmed Al-Khalifa.

Le CCG comprend également le Koweït et Oman, qui sont restés à l'écart de la dispute avec Doha. Ce groupement régional, né en 1981 sur un réflexe d'autodéfense face à l'Iran a perdu, au fil des ans, de sa pertinence.

Son secrétaire général, Abdellatif al-Zayani, a indiqué que le 39e sommet du CCG allait «passer en revue les liens avec l'Iran» après le rétablissement de sanctions américaines.

Mais la ligne de fracture est claire au sein du CCG entre les tenants d'une ligne dure à l'égard de Téhéran représentée par Ryad, Abou Dhabi et Manama, et les adeptes de liens normaux avec l'Iran, comme Mascate et Koweït, sans compter Doha qui souhaite aller plus loin dans les relations avec Téhéran.

Le sommet d'une journée doit commencer ses travaux en fin d'après-midi après l'arrivée de toutes les délégations, selon les médias saoudiens.

Implication au Yémen 

Le sommet du CCG se tient alors que les belligérants yéménites sont réunis en Suède sous les auspices des Nations unies, pour trouver une sortie de la guerre qui ravage depuis 2015 le Yémen.

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont concernés en premier lieu par ce conflit, étant les piliers de la coalition militaire contre les rebelles Houthis, alliés à l'Iran.

Le Qatar est entré à reculons dans cette coalition, avant de s'en retirer.

Les pourparlers en Suède n'auraient pas pu se tenir si Ryad n'avait pas encouragé son allié, le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale, à s'y rendre.

Les images de dévastation provoquée par les raids aériens de la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen et celles de la crise humanitaire, décrite comme la pire au monde par l'ONU, ont convaincu les grandes puissances de la nécessité d'accélérer un règlement du conflit.

L'Arabie saoudite reste également sous pression, empêtrée dans l'affaire de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, tué dans le consulat de son pays début octobre à Istanbul.

Ce meurtre d'abord nié puis reconnu par Ryad embarrasse au plus haut niveau le royaume, d'autant plus que la responsabilité du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a été évoquée dans cette affaire en Turquie et aux Etats-Unis.

Le Qatar a tiré indirectement profit des critiques et des pressions subies par Ryad de la part de nombreux élus américains, qui ne suivent pas le président Donald Trump dans sa démarche consistant à dédouaner le jeune prince héritier saoudien, surnommé «MBS».

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