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La famille d'un Américain détenu à Moscou réfute les accusations d'espionnage

Le quartier général du FSB (services de sécurité russes), à Moscou, photographié le 2 mars 2018 [Mladen ANTONOV / AFP/Archives] Le quartier général du FSB (services de sécurité russes), à Moscou, photographié le 2 mars 2018 [Mladen ANTONOV / AFP/Archives]

Un Américain, détenu à Moscou sous des accusations d'espionnage, est un ancien Marine qui se rendait à un mariage, a assuré mardi sa famille en clamant son innocence.

L'arrestation de Paul Whelan intervient alors que la Russie a elle-même été mise en cause dans plusieurs affaires d'espionnage en 2018. «Nous sommes très inquiets pour sa sécurité et sa santé», a déclaré son frère David Whelan dans un communiqué au nom de la famille, publié sur son compte Twitter. «Son innocence ne fait aucun doute et nous espérons que ses droits seront respectés», a-t-il ajouté.

Les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé lundi avoir arrêté l'Américain «alors qu'il commettait un acte d'espionnage» vendredi à Moscou. Selon eux, il encourt une peine pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison. Né il y a 48 ans au Canada, Paul Whelan est directeur de la sécurité internationale du groupe BorgWarner, un fabricant de pièces détachées dans le secteur automobile dont le siège est près de Détroit, a précisé son frère à plusieurs médias américains.

Le groupe a publié un communiqué confirmant ces fonctions occupées «dans nos installations d'Auburn Hills, Michigan, et sur d'autres sites de l'entreprise à travers le monde». BorgWarner est en contact avec les autorités américaines «afin d'aider notre employé et le gouvernement américain». Paul Whelan s'était rendu à Moscou pour le mariage d'un ancien collègue, retraité de la Marine comme lui, avec une Russe, et résidait à l'hôtel Metropol à Moscou, a-t-il ajouté. «Paul est un Marine, il a travaillé dans la sécurité privée, il est très au courant des règles du droit et des risques de voyager dans certains pays», a souligné son frère sur la chaîne CBC News. «Il n'y a aucune chance qu'il ait pris le risque d'enfreindre la loi, et encore moins la loi sur l'espionnage lors de son voyage à Moscou.»

La famille, qui s'inquiétait de ne pas avoir de nouvelles depuis vendredi, n'a appris son arrestation que lundi matin dans les médias. Elle est depuis en contact avec les autorités américaines, qui n'ont pas encore pu lui rendre visite.

«Complot»

Le département d'Etat américain avait expliqué lundi avoir demandé un accès au détenu, au nom de la convention de Genève. «Nous attendons que les autorités russes approuvent» cette requête, avait écrit la diplomatie américaine dans un bref communiqué. «Il y a apparemment une fenêtre de 72 heures avant que Paul puisse voir quelqu'un et ce délai n'est pas écoulé», a précisé son frère.

Mercredi, il devrait pouvoir recevoir une première visite et choisir un avocat sur une liste fournie par l'ambassade, a espéré David Whelan.

La Russie a été impliquée dans plusieurs scandales d'espionnage retentissants en 2018, notamment l'empoisonnement en mars d'un ancien agent double russe, Sergueï Skripal, et de sa fille en Angleterre.

La justice américaine a de son côté inculpé plusieurs ressortissants ou entités russes pour ingérence dans la campagne présidentielle de 2016. Et elle poursuit son enquête pour établir s'il y a eu collusion entre le Kremlin et l'équipe de campagne du candidat républicain Donald Trump.

La Russe Maria Butina, photographiée le 17 août 2018 par la police d'Alexandria (Etats-Unis), a récemment plaidé coupable de "complot" en vue de "promouvoir les intérêts de la Russie" [HO / Alexandria Sheriff’s Office/AFP/Archives]
 
La Russe Maria Butina, photographiée le 17 août 2018 par la police d'Alexandria (Etats-Unis), a récemment plaidé coupable de "complot" en vue de "promouvoir les intérêts de la Russie"

Elle a également arrêté en juillet une citoyenne russe, Maria Butina, soupçonnée d'avoir essayé d'infiltrer les cercles du pouvoir américain via la puissante association de défense du port d'armes, la NRA. La jeune femme, qui encourt six mois de prison, a récemment plaidé coupable de «complot» en vue de «promouvoir les intérêts de la Russie».

Selon certains médias américains, l'arrestation de Paul Whelan pourrait être une opération de représailles ou un moyen de préparer un échange avec Mme Butina.

Le Kremlin nie toute ces accusations.

Le 20 décembre, le président russe, Vladimir Poutine, a accusé les pays occidentaux d'«inventer» des affaires d'espionnage pour tenter de saper une puissance russe s'affirmant sur l'échiquier international.

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