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Des «gilets jaunes» dans la rue en Allemagne ?

Sahra Wagenknecht, fondatrice du mouvement Aufstehen et Jean-Luc Melenchon, leader de La France Insoumise, s'adressent aux journalistes à Berlin, le 23 septembre 2016. Sahra Wagenknecht, fondatrice du mouvement Aufstehen et Jean-Luc Melenchon, leader de La France Insoumise, s'adressent aux journalistes à Berlin, le 23 septembre 2016. [Odd ANDERSEN / AFP]

La fondatrice d'un mouvement d'unification de l'aile gauche allemande, Sahra Wagenknecht, qui a créé Aufstehen (Get Up) en septembre, a fait part de son admiration pour le mouvement des «gilets jaunes», La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et le mouvement Momentum, parti politique hongrois centriste, soutenu par Jeremy Corbyn au Royaume-Uni.

«Nous avons de grands projets pour l’année prochaine, notamment parce que nous reconnaissons que lorsque les gens descendent dans la rue pour manifester - en particulier ceux qui n’ont pas voix au chapitre depuis des années et qui retrouvent leur voix en protestant - alors un changement politique peut se produire», a déclaré Sahra Wagenknecht à l'association de la presse étrangère à Berlin, citée par le Guardian. «C’est ce que nous voyons en France en ce moment.»

Pour Sahra Wagenknecht, l’inégalité croissante en Allemagne et la frustration suscitée par l’incapacité du gouvernement à s’y attaquer seraient un puissant facteur de motivation pour lancer un mouvement de protestation.

Bien qu’elle ait précisé qu’elle n'était pas en faveur de la violence, Wagenknecht a expliqué qu'elle sympathisait avec ceux qui ressentaient le besoin de l'utiliser pour exprimer leur colère. «Je pense que c’est une erreur de réduire le mouvement des gilets jaunes en France à la violence», a-t-elle déclaré. «Bien sûr, il y a ceux qui sont prêts à la violence parmi les manifestants, mais le mouvement est beaucoup plus large que cela», a-t-elle estimé.

«Nous serons visibles dans la rue»

Sans préciser quelle forme prendraient les manifestations d’Aufstehen, la politicienne a déclaré : «Nous serons visibles dans la rue et aux yeux du public en 2019.»

Avec son mouvement Aufstehen, qui compte parmi ses partisans des écrivains, des scientifiques politiques, des historiens et des acteurs allemands renommés, Sahra Wagenknecht espère mobiliser le soutien des électeurs ordinaires à travers le spectre politique et unir les partis, notamment le parti Die Linke et les sociaux-démocrates (SPD), ainsi que le parti vert, dans un front commun pour lutter contre les problèmes sociaux qui préoccupent l’ensemble de l’Europe.

«Nous n’avons pas l’intention de rivaliser avec ces partis. Nous voulons un mouvement qui contribue à rapprocher ces partis de la gauche et qui instaure un nouveau renouveau social», a-t-elle déclaré.

Pour Sahra Wagenknecht, les exemples de la France et du Royaume-Uni ont prouvé qu'initier un changement en dehors des restrictions imposées aux partis politiques a de meilleures chances de réussir. Mais selon elle, il est plus difficile en Allemagne qu'en France de persuader les citoyens de manifester dans les rues. «La France a une culture de protestation complètement différente de celle de l'Allemagne», a-t-elle déclaré.

En attendant, Sahra Wagenknecht observe de près le Brexit, provoqué selon elle par une frustration sociale suite à l’embauche de main-d'œuvre bon marché d'Europe de l'Est, ayant entraîné de trop bas salaires. Mais selon elle, le Brexit pourrait être perçu comme une opportunité pour le pays si celui qui était au pouvoir l'utilisait comme une occasion de s'attaquer aux inégalités croissantes.

«La question sera de savoir si la Grande-Bretagne continuera comme le voudraient les conservateurs de Theresa May, devenant une fois hors de l'UE un oasis fiscal pour les entreprises, entraînant encore plus d'inégalités et plus de pauvreté, ou profitera de la liberté d'introduire réellement une nouvelle politique plus sociale et bienveillante. J'aime penser que c'est ce que Corbyn et le parti travailliste feront s'ils gagnent des élections», a expliqué Sahra Wagenknecht.

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