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Tuerie du musée juif de Bruxelles : «Nemmouche n'est pas le tueur», affirment ses avocats

Le jihadiste français Mehdi Nemmouche «n'est pas le tueur» du musée juif de Bruxelles, où quatre personnes ont été assassinées en mai 2014, ont affirmé mardi ses avocats au troisième jour de son procès aux assises de la capitale belge.

Il «n'est pas la personne qui a appuyé sur la détente», a déclaré l'un de ses conseils, Me Henri Laquay, au moment de détailler sa stratégie de défense. «La défense demande respectueusement au jury d'ordonner son acquittement», a-t-il ajouté. Mehdi Nemmouche a pour sa part refusé de s'exprimer «dans un premier temps».

Viendra ensuite dans la journée le premier interrogatoire de l'accusé principal, jugé avec un complice présumé, Nacer Bendrer, qui, lui, sera questionné sur son rôle présumé de fournisseur d'armes. Les deux Français qui doivent répondre d'«assassinats terroristes» encourent la prison à vie.

Durant l'enquête, Mehdi Nemmouche, 33 ans, accusé d'avoir tué de sang-froid en moins d'une minute et demie un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge du musée, a refusé de s'exprimer, faisant valoir son droit au silence.

Six jours après la tuerie, Mehdi Nemmouche avait été arrêté à sa descente d'un bus à Marseille (sud de la France) en possession des armes utilisées, un revolver et un fusil d'assaut Kalachnikov. Son ADN a été retrouvé sur ce fusil d'assaut.

Sept vidéos de revendication

L'enquête a aussi démontré que la veste en nylon bleue retrouvée dans ses affaires personnelles et présentant des «résidus de tir» était du même type que celle décrite par les témoins lors de l'attaque.

Les parties civiles, familles des victimes et institutions juives jugent «accablants» ces éléments compilés dans les 200 pages de l'acte d'accusation.

«Il y a énormément d'éléments matériels qui font chorus pour démontrer la culpabilité», a estimé l'avocat du musée, Me Adrien Masset, vendredi au terme de deux jours de lecture de ce document.

Dans un ordinateur portable que transportait Nemmouche ont été retrouvées sept vidéos de revendication de la tuerie, et les «voix off» qu'on y entend (sans image du visage) correspondent à celle de l'accusé selon plusieurs expertises.

La défense s'inscrit en faux et fera la «démonstration scientifique» que cette voix n'est pas la sienne, a assuré Me Courtoy à la chaîne francophone RTBF.

A partir de mardi, Nemmouche pourrait aussi être amené à s'expliquer sur son séjour en Syrie, ses liens avec Daesh et avec plusieurs protagonistes des attentats de Paris (130 morts le 13 novembre 2015) et Bruxelles (32 morts le 22 mars 2016).

Il connaissait notamment le Bruxellois Najim Laachraoui, un des artificiers du 13 novembre, mort le 22 mars en kamikaze à l'aéroport de Zaventem.

Nemmouche et Laachraoui ont tous deux été reconnus comme faisant partie de leurs geôliers par des journalistes français séquestrés à Alep (Syrie) en 2013. Un dossier qui vaudra à Nemmouche un autre procès en France.

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