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L’amitié franco-allemande plus que jamais

Angela Merkel et Emmanuel Macron à la Chancellerie à Berlin (Allemagne), le 18 novembre dernier. Angela Merkel et Emmanuel Macron à la Chancellerie à Berlin (Allemagne), le 18 novembre dernier. [Odd ANDERSEN / AFP]

Un nouveau départ ? Emmanuel Macron et Angela Merkel se retrouvent ce mardi 22 janvier à Aix-la-Chapelle, dans l’ouest de l’Allemagne, pour signer un traité de coopération et d’intégration franco-allemand.

La date, le 22 janvier, n’a pas été choisie au hasard. Elle intervient cinquante-six ans jour pour jour après la signature du traité de l’Elysée, en 1963, entre le dirigeant français Charles de Gaulle et son homologue allemand Konrad Adenauer. Visant à le «compléter», ce nouveau texte est un moyen de renforcer la convergence entre les deux puissances, alors que leurs relations se sont distendues ces derniers mois.

Une relation à consolider

Politique économique, sécurité, éducation, environnement… A travers 28 articles répartis en sept chapitres, le traité d’Aix-la-Chapelle énonce les domaines dans lesquels la France et l’Allemagne souhaitent consolider leurs liens. «C’est un moment important pour montrer que le couple franco-allemand est un socle qui continue à exister, qui peut progresser et se relancer», explique la présidence française.

Le duo en avait besoin, car les deux pays s’étaient éloignés. Alors qu’Emmanuel Macron réclame depuis son élection un renforcement de l’intégration européenne, Angela Merkel freine ses ambitions, sur le budget de la zone euro et la taxe européenne sur les géants du numérique. Un constat qui s’explique par des difficultés politiques handicapantes, sur le plan intérieur.

Après sa réélection en septembre 2017, la chancelière allemande a mis par exemple cinq mois à former une coalition, puis a subi des revers électoraux en octobre dernier, qui l’ont poussée à renoncer à briguer un nouveau mandat en 2021. Quant à Emmanuel Macron, il a été lui aussi contraint de mettre les affaires européennes au second plan. Principale cause : la crise des gilets jaunes, un dossier qui a occupé tout l’emploi du temps du chef de l’Etat depuis novembre et l’a poussé à se montrer discret.

Pour l’Elysée, Paris et Berlin doivent désormais être d'autant plus «à l'offensive» que le contexte européen est «difficile». Une référence au Brexit à venir et à la montée des populismes en Italie ou en Hongrie. Au-delà du couple franco-allemand, «l’idée du nouveau traité est de montrer l’exemple au reste de l’UE, en affichant le fait que la coopération peut donner des résultats», indique Jean-Dominique Giuliani, président de la fondation Robert-Schuman.

Le scrutin de mai en vue

Le moment est d’autant plus opportun que les élections européennes, qui auront lieu fin mai, approchent à grands pas. «Le traité d’Aix-la-Chapelle défend l’idée d’une Europe qui protège, allant dans le sens de la vision que prône le couple franco-allemand pour ce scrutin», analyse Yves Doutriaux, professeur de géopolitique à l’université Paris-Dauphine.

Le texte fait ainsi écho aux propos d’Emmanuel Macron en novembre, qui estimait que les européennes viseraient à départager «ceux qui croient encore à l’Europe et ceux qui n’y croient plus». Dans son collimateur, notamment, le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, et le Premier ministre hongrois, Viktor Orban. Avec ce nouveau traité, la campagne est donc bel et bien lancée.

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