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Le pape clôt sa visite au Panama par une messe devant des centaines de milliers de jeunes

Le pape François a célébré dimanche une messe géante en clôture des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), durant lesquelles il a reconnu que l'Eglise catholique, durement mise en cause dans les scandales de pédophilie, n'avait «pas su écouter».

François a entamé dès 8H00 (13H00 GMT) sa dernière journée au Panama en célébrant la messe pour les centaines de milliers de jeunes pèlerins (700.000, selon les organisateurs), qu'il a appelés à vivre dans le «présent» et ne pas «attendre (leur) heure».

Dieu «vous convoque et vous appelle dans vos communautés et vos villes à aller à la recherche de vos grands-parents, de vos aînés; à vous lever et à prendre la parole avec eux et à réaliser le rêve que le Seigneur a rêvé pour vous», a-t-il déclaré.

A l'issue de la cérémonie, un responsable du Vatican a annoncé que la prochaine édition de ce rendez-vous mondial des jeunes catholiques, institué par Jean-Paul II en 1986, aura lieu à Lisbonne en 2022.

Samedi soir, les fidèles s'étaient rassemblés autour du souverain pontife pour la veillée sur une immense esplanade près de l'aéroport international de Panama.

François a ensuite rendu visite au Foyer du Bon Samaritain, où sont accueillies des personnes porteuses du virus VIH/Sida. Selon l'organisation ONUSIDA, 36,7 millions de personnes vivaient en 2016 avec le virus dans le monde, dont 21.000 au Panama.

Dans l'après-midi, le pape François devait rencontrer pendant plus d'une heure des bénévoles qui ont contribué à l'organisation des JMJ, avant de s'envoler pour Rome, son départ étant prévu à 18H00 (23H00 GMT).

Évoquant samedi les scandales d'agressions sexuelles par des religieux, le pape a déploré que l'Église, «blessée par son péché», n'ait «pas su écouter tant de cris».

Des prélats du monde entier doivent débattre au Vatican fin février de «la protection des mineurs» au sein de l'Église.

Le pape François aux Journées mondiales de la Jeunesse le 26 janvier 2019 à Panama  [Alberto PIZZOLI / AFP]
Le pape François aux Journées mondiales de la Jeunesse le 26 janvier 2019 à Panama [Alberto PIZZOLI / AFP]

«Ce n'est pas le début de la bataille, c'est un chemin de croix. Probablement le pire que l'on puisse imaginer», a reconnu le porte-parole par intérim du Vatican, Alessandro Gisotti.

«Lassitude de l'espérance»

Le déplacement du premier pape latino-américain de l'Histoire sur son continent intervient un an après un voyage au Chili terni par une polémique sur la pédophilie. Il avait alors maladroitement soutenu un évêque soupçonné d'avoir tu les agissements d'un prêtre agresseur sexuel. Le déplacement s'était transformé en fiasco et avait marqué un tournant de son pontificat.

Le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques dans le monde a également abordé samedi la crise des vocations sacerdotales, dont la baisse ne se dément pas.

Voyant une certaine «lassitude de l'espérance», il a estimé que cette dernière pouvait naître du fait de «ne pas savoir comment réagir face à l'intensité et à la perplexité des changements que, comme société, nous traversons».

Le pape François arrive pour célébrer la messe à la cathédrale Sainte-Marie lors des Journées mondiales de la Jeunesse le 26 janvier 2019 à Panama [Alberto PIZZOLI / AFP]
Le pape François arrive pour célébrer la messe à la cathédrale Sainte-Marie lors des Journées mondiales de la Jeunesse le 26 janvier 2019 à Panama [Alberto PIZZOLI / AFP]

«Ces changements semblent non seulement interroger nos formes d'expression et d'engagement, nos habitudes et nos attitudes face à la réalité, mais ils mettent en question, dans de nombreux cas, la possibilité même de la vie religieuse dans le monde d'aujourd’hui», a poursuivi le souverain pontife de 82 ans.

La chute du nombre des vocations sacerdotales qui frappe l'Église depuis des décennies est loin d'être enrayée. Selon les statistiques du Vatican, elle pouvait compter sur 414.969 prêtres fin 2016, contre 415.656 en 2015 et 415.792 en 2014.

Pourtant, le pape François a jusqu'ici fait la sourde oreille à ceux qui préconisent de mettre fin au célibat des prêtres, voire d'ouvrir la prêtrise aux femmes.

Samedi, il a mis en garde contre la tentation de vivre dans le monde virtuel de l'internet. «Il ne suffit pas d'être toute la journée connecté pour se sentir reconnu et aimé. Se sentir considéré et invité à quelque chose est plus important qu'être 'sur le réseau' internet», a-t-il dit aux jeunes pèlerins.

Le pape est pourtant lui-même un grand amateur des nouvelles technologies.

François a plus de 44 millions d'abonnés au total à ses comptes Twitter en neuf langues (anglais, espagnol, allemand, portugais, arable, italien, français, polonais et latin).

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