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Liberté conditionnelle en Belgique pour l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo

Photo archive du 15 janvier 2019 montrant l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI)  [Peter Dejong / ANP/AFP/Archives] Photo archive du 15 janvier 2019 montrant l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) [Peter Dejong / ANP/AFP/Archives]

L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité, bénéficie d'une liberté conditionnelle en Belgique, a annoncé la CPI mardi soir.

«M. Gbagbo est désormais en liberté conditionnelle en Belgique», a indiqué une porte-parole de la CPI, en attendant un éventuel appel contre son acquittement prononcé le 15 janvier.

Bruxelles avait annoncé samedi avoir accepté d'accueillir M. Gbagbo, 73 ans, acquitté de crimes contre l'humanité commis en 2010 et 2011 au cours des violences post-électorales en Côte d'Ivoire et libéré vendredi sous conditions.

Depuis lors, M. Gbagbo et son co-inculpé Charles Blé Goudé, l'ex-chef du mouvement des Jeunes Patriotes dont la CPI a également décidé la libération, résidaient dans un lieu tenu secret.

Parmi les conditions édictées par les juges figurait l'obligation de résider dans un Etat membre de la CPI en attendant un éventuel procès en appel.

Les juges n'avaient pas précisé le pays qui accueillerait M. Gbagbo, ni si un retour de l'ancien président dans son pays, qui fait partie des Etats membres de la Cour, était envisageable.

Une porte-parole des services belges de l'immigration, Dominique Ernould, a confirmé à l'AFP qu'un visa avait été octroyé à M. Gbagbo. «On a donné les instructions pour lui délivrer un visa de type C, qui est une autorisation de séjour pour 90 jours», a-t-elle indiqué.

«Ce visa, a-t-elle dit, lui permettra d'aller s'enregistrer comme résident dans la commune belge qui l'accueille», a-t-elle ajouté.

«Surveillance»

Une source belge a précisé que le renouvellement d'un tel visa était exceptionnel.

Samedi, le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders avait expliqué que accueillir M. Gbagbo était «une demande de la Cour (...), tout simplement parce qu'il a de la famille en Belgique : sa deuxième épouse, un enfant à Bruxelles».

«Nous avons estimé qu'il était normal qu'il puisse séjourner pour sa libération conditionnelle (…) en Belgique dans des conditions strictes», avait-il ajouté. «Il devra évidemment se présenter à tout moment à la Cour pénale et il y aura une surveillance.»

En détention depuis plus de sept ans, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois.

Il avait été arrêté en avril 2011 par les forces du président Ouattara, soutenues par l'ONU et la France. Il est le premier ancien chef d'État à avoir été remis directement à la CPI.

MM. Gbagbo et Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.

L'acquittement de M. Gbagbo est intervenu à une période tendue en Côte d'Ivoire, à l'approche de la présidentielle de 2020 : Alassane Ouattara n'a pas dévoilé ses intentions et la coalition formée avec Henri Konan Bédié, son ancien allié contre Gbagbo, a explosé.

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