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Les Etats-Unis et Israël veulent mettre la pression sur l'Iran

Le vice-président américain Mike Pence (g), le président polonais Andrzej Duda (c) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 13 février 2019 à Varsovie [Janek SKARZYNSKI / AFP] Le vice-président américain Mike Pence (g), le président polonais Andrzej Duda (c) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 13 février 2019 à Varsovie. [Janek SKARZYNSKI / AFP]

Le vice-président américain Mike Pence et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu tenteront jeudi à Varsovie d'accroître la pression sur l'Iran, lors d'une conférence internationale boudée par les responsables européens de premier plan inquiets de la ligne américaine affichée sur Téhéran.

Inaugurée mercredi au Château royal dans le centre historique de la capitale polonaise, cette réunion de deux jours a pour objectif flou de promouvoir «la paix et la sécurité au Moyen-Orient» mais se distingue davantage par les absences que par les personnalités présentes.

La plupart des grands pays européens n'ont envoyé à Varsovie que des responsables de deuxième plan.

Elle est snobée par la Russie, qui organise jeudi des négociations parallèles à Sotchi avec le président iranien Hassan Rohani et le président turc Recep Tayyip Erdogan sur la Syrie, où Moscou est un acteur majeur.

À Varsovie, la Turquie, membre de l'Otan, ne sera représentée que par du personnel de l'ambassade.

Le démarrage mercredi de la conférence, sous la houlette des Etats-Unis, est également intervenu le jour d'un attentat suicide contre l'armée d'élite du régime en Iran, qui a fait 27 morts dans la province du Sistan-Balouchistan (sud-est).

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a réagi en indiquant que «ce n'est pas une coïncidence que l'Iran ait été frappé par la terreur le jour même» où a démarré la conférence de Varsovie, qu'il a qualifiée de «cirque».

Téhéran l'avait qualifiée d'échec avant même son inauguration, affirmant que les États-Unis essayaient de parler au nom des autres pays plutôt que d'échanger des points de vue.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif lors d'une conférence de presse, le 13 février 2019 à Téhéran [ATTA KENARE / AFP]
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Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif lors d'une conférence de presse, le 13 février 2019 à Téhéran

 

«Il s'agit d'une nouvelle tentative des Etats-Unis de continuer avec leur obsession de l'Iran qui est infondée», avait déclaré à Téhéran Mohammad Javad Zarif. «La conférence de Varsovie, je pense, est mort-née», a-t-il ajouté.

Même la Pologne, avec son gouvernement conservateur soucieux de complaire à Washington, soutient l'accord conclu en 2015 qui prévoit d'alléger les sanctions imposées à l'Iran en échange du gel de son programme nucléaire.

Appel à un changement de régime

M. Netanyahu, qui s'exprimait avant d'arriver à Varsovie, a déclaré qu'Israël avait procédé lundi à de nouvelles frappes militaires sur des sites en Syrie liés à l'Iran, destinées à les débarrasser de la présence des Iraniens et de leur allié, le Hezbollah.

L’administration Trump a insisté sur le fait qu'elle souhaitait des changements dans la politique de l'Iran au Moyen-Orient, mais qu'elle ne cherchait pas à renverser le régime qui a vu le jour il y a  quarante ans à la suite de la révolution islamique ayant renversé le shah.

Pourtant, l'ancien maire de New York Rudy Giuliani, qui est l'avocat personnel de Donald Trump mais ne représente pas le gouvernement américain, a ouvertement appelé à un changement de régime au cours d'un rassemblement à Varsovie des Moudjahidine du peuple - opposition iranienne en exil -, proches des conservateurs américains.

L'Iran «devrait être ostracisé», a-t-il martelé, se prononçant pour «un changement de régime en Iran, afin qu'il y ait un régime démocratique, légal».

La Pologne, dont l'Iran a convoqué le chargé d'affaires à Téhéran pour lui manifester son courroux, s'est employée de son côté à souligner que ce pays n'était pas l'unique sujet de la conférence.

A Varsovie, les Etats-Unis doivent en effet évoquer des propositions de paix entre Israël et les Palestiniens, un «accord du siècle», selon eux, préparé par Jared Kushner. Ce conseiller et gendre de Donald Trump doit s'exprimer jeudi lors de la conférence.

Mardi, l'Arabie saoudite avait réaffirmé son soutien à «un Etat (palestinien) indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale», une revendication de longue date des Palestiniens.

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