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Une jihadiste britannique veut rentrer chez elle pour accoucher

Shamima Begum fait partie des quelque 200 jihadistes britanniques se trouvant actuellement en Irak ou en Syrie. [LAURA LEAN POOL / AFP].

Le cas de Shamima Begum divise l'opinion publique et les autorités du Royaume-Uni. Cette Britannique de 19 ans, partie rejoindre Daesh en Syrie en 2015, souhaite rentrer dans son pays pour accoucher, tout en déclarant ne rien renier de son engagement auprès du groupe jihadiste.  

Outre-Manche, Shamima est connue pour être l'une des «trois écolières». Un surnom empreint d'innocence que la presse avait donné à la jeune fille ainsi qu'à ses amies, pour traduire une certaine incompréhension avec leurs velléités terroristes.

Car les images de vidéosurveillance, filmées le jour de leur départ, montraient trois adolescentes d'une quinzaine d'années en manteau coloré avec de gros sacs, comme partant en vacances. Un contraste saisissant alors que leur voyage allait les mener tout droit vers un pays en guerre.

Enceinte de neuf mois de son troisième enfant

Devenue une jeune adulte, Shamima est aujourd'hui sans aucune nouvelle de ses camarades de route. Retenue dans un camp de réfugiés d'al-Hawl, dans le nord de la Syrie, elle a expliqué au quotidien The Times être enceinte de neuf mois, de son troisième enfant, et craindre pour la vie de son petit.

Ses deux premiers enfants, une fille et un garçon sont en effet morts de maladie et de malnutrition à Baghuz, le dernier bastion de Daesh situé dans l'est du pays, ce qui la poussé à fuir. 

«Je ne pouvais plus supporter les souffrances et les difficultés dues à la guerre. J'avais également peur que l'enfant que je suis sur le point de mettre au monde meure. C'est pour cela que j'ai quitté le califat», a-t-elle déclaré.

Un passé qu'elle ne regrette pas

Mais, pour le reste, Shamima revendique ses actes et dit ne rien regretter de la vie qu'elle a pu mener à Raqqa. Au point que voir vu une tête coupée dans une poubelle ne l'a «pas du tout troublée».

Mais si elle assure qu'elle «veux juste rentrer chez [elle] pour avoir [son] enfant, le ministre britannique de l'Intérieur lui a déjà adressé, ce jeudi 14 février, un avertissement.

Pour Sajid Javid, «les actes ont des conséquences». Et si, en tant que citoyenne britannique, Shamima peut certes regagner son pays, elle sera aussitôt interrogée et au minimum poursuivie.

La difficile question du rapatriement des jihadistes européens

A l'instar de la France, le Royaume-Uni se pose, lui aussi, la question du rapatriement des quelque 200 jihadistes britanniques se trouvant actuellement en Irak ou en Syrie.

Ce sujet, extrêmement brûlant, a refait surface à la mi-décembre 2018, suite à l’annonce, par le président américain Donald Trump, du retrait des forces américaines de la région.

Jusqu'à présent, la France était ainsi très réticente sur les rapatriements de jihadistes, arguant qu’ils pouvaient être jugés sur place et seuls les enfants pouvaient faire l’objet d’une exfiltration.

Mais face à la nouvelle donne géopolitique, Paris a dû revoir sa position. La diplomatie française craint en effet que les Kurdes, jusque-là soutenus par les Etats-Unis, relâchent la surveillance des combattants étrangers dans leurs camps, avec à la clé un risque d’évasion et de dispersion.

Londres, de son côté, a promulgué mardi une loi antiterroriste qui rend passible de dix ans d'emprisonnement le fait pour un Britannique de séjourner sans motif valable en Syrie. 

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