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Dragon réussit son amarrage à la Station spatiale internationale

Départ de la fusée Falcon 9 avec la capsule Crew Dragon depuis le centre spatial Kennedy, le 2 mars 2019. La capsule a réussi son amarrage le 3 mars  [Jim WATSON / AFP] Départ de la fusée Falcon 9 avec la capsule Crew Dragon depuis le centre spatial Kennedy, le 2 mars 2019. La capsule a réussi son amarrage le 3 mars [Jim WATSON / AFP]

La mission de démonstration de la capsule Crew Dragon de SpaceX pour la Nasa a réussi dimanche une nouvelle étape délicate : elle s'est amarrée automatiquement à la Station spatiale internationale (ISS), à plus de 400 km au-dessus de la surface de la Terre.

L'amarrage de la capsule, qui n'a qu'un mannequin à bord, s'est fait à 10H51 GMT, ont confirmé les astronautes à bord de la station : «Capture douce confirmée.»

L'Américaine Anne McClain et le Canadien David Saint-Jacques, à bord de la station, préparaient l'ouverture du sas, selon les images retransmises par la Nasa en direct depuis l'ISS.

La capsule s'était approchée progressivement de la station, synchronisant sa vitesse et sa trajectoire. A l'image, le contact a semblé se faire très lentement, mais en vitesse absolue, l'ISS et la capsule filaient en réalité à plus de 27.000 km/h autour de la Terre.

L'arrivée a pris environ 27 heures depuis le lancement par une fusée SpaceX depuis le centre spatial Kennedy en Floride. Dragon se détachera vendredi prochain pour retomber dans l'Atlantique, ralentie par quatre parachutes.

La mission est une répétition générale, sans personne à bord, de la première mission habitée à bord de Dragon, qui doit être lancée cette année. Le test vise à vérifier que le véhicule est fiable et sûr, dans le but de permettre à la Nasa de reprendre les vols habités depuis le sol américain dès cette année.

Depuis la fin des navettes spatiales en 2011 après trente ans de service, seuls les Russes assurent les allers-retours vers l'ISS.

SpaceX a fait le voyage une quinzaine de fois depuis 2012, mais seulement pour ravitailler la station. Y emmener des humains nécessite des sièges, un air respirable dans un habitacle pressurisé, une température régulée pour les passagers, et évidemment des systèmes de secours.

Elon Musk lors d'une conférence de presse après le lancement réussi de la capsule Crew Dragon, le 2 mars 2019 [Jim WATSON / AFP]
Elon Musk lors d'une conférence de presse après le lancement réussi de la capsule Crew Dragon, le 2 mars 2019 [Jim WATSON / AFP]

C'est la première fois que la Nasa confie à des sociétés privées le transport de ses astronautes. Boeing a aussi gagné un contrat et développe sa propre capsule, Starliner, qui sera testée dans quelques mois.

Cette fois, l'agence spatiale ne possède plus les vaisseaux ou fusées et achète un service, pour un prix fixe - 2,6 milliards de dollars pour six allers-retours dans le cas de SpaceX, selon un contrat conclu en 2014, auxquels s'étaient ajoutés auparavant des contrats de développement pour 600 millions.

Réduire les coûts

Ce changement de modèle a été engagé par le président Barack Obama à partir de 2010, durant son premier mandat. Mais en raison des retards de développement, il se concrétise sous la présidence de son successeur, Donald Trump.

«Grâce à nous, la Nasa "rocke" à nouveau. Formidable activité et succès. Félicitations à SpaceX et tous !» a tweeté le président républicain samedi.

La Nasa a comme directive officielle, depuis 2017, de retourner sur la Lune. Elle est très bien financée par le Congrès et a obtenu 21,5 milliards de dollars de budget en 2019.

Ripley, le mannequin installé par SpaceX dans sa capsule Crew Dragon, peu avant le décollage le 2 mars 2019 depuis le Centre spatial Kennedy en Floride [HO / SPACEX/AFP]
Ripley, le mannequin installé par SpaceX dans sa capsule Crew Dragon, peu avant le décollage le 2 mars 2019 depuis le Centre spatial Kennedy en Floride [HO / SPACEX/AFP]

Jim Bridenstine, l'administrateur de l'agence spatiale, explique que la Nasa veut réduire ses coûts en orbite basse pour consacrer ses ressources à ce retour, et à la construction d'une petite station en orbite lunaire, dans les années 2020. L'administration Trump souhaite cesser de financer l'ISS à partir de 2025.

«Cette journée représente une nouvelle ère des vols spatiaux, une ère où nous serons, en tant qu'agence et pays, un client parmi de nombreux clients, dans un marché privé robuste en orbite terrestre basse», a lancé Jim Bridenstine samedi après le lancement.

En réalité, Elon Musk a admis que la commercialisation des voyages à bord de Dragon n'était pas sa priorité. «Nous n'avons pas encore commencé à prospecter des clients privés» pour Dragon, a-t-il reconnu samedi.

Le patron, qui a créé SpaceX en 2002, semble plus intéressé par une exploration plus lointaine du système solaire. Lors de la même conférence de presse, il a redit son rêve : «Nous devrions avoir une base occupée en permanence sur la Lune, et envoyer des gens sur Mars, pour qu'ils y restent.»

Jim Bridenstine avec les astronautes qui voyageront à bord des capsules de SpaceX et Boeing, lorsqu'elles auront été certifiées, le 1er mars 2019 au Centre spatial Kennedy<br />
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Jim Bridenstine avec les astronautes qui voyageront à bord des capsules de SpaceX et Boeing, lorsqu'elles auront été certifiées, le 1er mars 2019 au Centre spatial Kennedy [Jim WATSON / AFP]

Elon Musk a signé avec un client, le milliardaire japonais Yusaku Maezawa, pour un voyage autour de la Lune, pas avant 2023, à bord d'une fusée en développement et bien plus puissante que celle ayant servi à la mission Dragon.

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