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Attentat de Christchurch : une cérémonie du souvenir organisée vendredi pour les victimes des mosquées

La cérémonie aura lieu dans le parc Hagley, qui est tout proche de la mosquée Al-Nour, la première des deux mosquées visées. La cérémonie aura lieu dans le parc Hagley, qui est tout proche de la mosquée Al-Nour, la première des deux mosquées visées.[David LINTOTT / AFP]

Une cérémonie du souvenir en hommage aux 50 victimes du tueur des mosquées est prévue, vendredi 29 mars, en Nouvelle-Zélande, endeuillée par un carnage qui a ébranlé le monde entier.

Le cabinet de la Première ministre, Jacinda Ardern, a précisé dimanche que la cérémonie inter-religieuse se tiendrait à Christchurch, la plus grande ville de l'île du Sud où un suprémaciste blanc a commis un massacre le 15 mars pendant la prière du vendredi.

«La cérémonie nationale du souvenir donnera l'occasion à tous les habitants de la région de Christchurch, aux Néo-Zélandais et aux gens du monde entier de se rassembler et s'unir pour rendre hommage aux victimes de l'attaque terroriste», a déclaré Mme Ardern dans un communiqué. 

Elle aura lieu dans le parc Hagley, qui est tout proche de la mosquée Al-Nour, la première des deux mosquées visées. C'est là que la plupart des victimes ont été assassinées avant que le tueur n'abatte sept autres personnes dans la mosquée plus petite de Linwood, située à quelques kilomètres dans la banlieue de la ville.

publication d'un «manifeste» raciste

Brenton Tarrant, un extrémiste australien de 28 ans, a été arrêté quelques minutes après les deux attaques et inculpé d'un chef de meurtre, le premier de ce qui s'annonce comme une longue série.

Il avait publié au préalable un «manifeste» raciste intitulé le «grand remplacement», en référence à une théorie complotiste populaire dans les milieux d'extrême droite qui considère que les populations blanches européennes sont «remplacées» par des populations immigrées.

Le massacre a provoqué une onde de choc dans ce pays de 4,5 millions d'habitants réputé pour sa tranquillité, son faible taux de criminalité et ses traditions d'accueil. L'effroi a été d'autant plus grand que le tueur a filmé et diffusé ses images en direct sur internet.

«effusions de douleur et d'amour»

«Dans la semaine qui s'est écoulée depuis l'attaque terroriste sans précédent, la Nouvelle-Zélande a connu des effusions de douleur et d'amour», a poursuivi Mme Ardern. «Cette cérémonie sera l'occasion une fois encore de témoigner de l'empathie des Néo-Zélandais, de leur diversité, de leur ouverture d'esprit, et de dire que nous protégeons ces valeurs». 

Les mosquées, qui avaient été bouclées par la police pour les besoins de l'enquête, ont été rendues aux fidèles samedi après des travaux urgents pour réparer les impacts de balles et nettoyer le sang des victimes.

«on doit être forts»

Abdul Aziz était présent à la réouverture de la mosquée de Linwood dimanche. Le réfugié afghan père de quatre enfants a été salué comme un héros car il avait pourchassé le tueur muni seulement d'un terminal de paiement par carte bancaire, ce qui avait vraisemblablement permis de sauver des vies.

«Quand j'ai franchi (la porte), j'ai ressenti une pression à l'intérieur du crâne», a expliqué M. Aziz, 48 ans, en rejoignant l'imam Alabi Lateef Zirullah pour reprendre possession de l'édifice religieux. 

«Tous les souvenirs reviennent. Mais on doit avancer. Il faut du temps pour guérir mais on doit être forts», assure-t-il. «Si je n'avais pas confronté (le tueur), j'aurais été tué de toute façon. Ma vie ne valait pas plus que celle des 80 ou 100 personnes qui étaient dans la mosquée».

un hommage vendredi

La Nouvelle-Zélande s'est arrêtée un instant vendredi pour marquer la semaine écoulée après le drame. Des athées ont pris des musulmans dans leurs bras, des maoris ont dansé le haka, leur danse traditionnelle de guerre, des Néo-Zélandaises non musulmanes se sont voilées en signe de solidarité.

Le gouvernement néo-zélandais a réagi rapidement à la tragédie en interdisant les armes semi-automatiques et les fusils d'assaut. 

Les pouvoirs publics ont pris en charge le coût financier des inhumations tandis que Mme Ardern a expliqué qu'ils financeraient aussi l'installation des familles brisées en dehors du pays si tel était leur souhait. 

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