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Le patron d’Airbus, Tom Enders, pourrait partir avec un «parachute doré» de 37 millions d’euros

Tom Enders doit percevoir notamment une retraite chapeau de plus de 26 millions d'euros, correspondant à une rente annuelle de 1,3 million d'euros. Tom Enders doit percevoir notamment une retraite chapeau de plus de 26 millions d'euros, correspondant à une rente annuelle de 1,3 million d'euros. [REMY GABALDA / AFP]

Le patron d'Airbus, Tom Enders, pourrait toucher un «parachute doré» de 36,8 millions d'euros après son départ à la retraite, le 10 avril prochain, d'après les calculs de l'agence d'analyse de gouvernance Proxinvest.

Dans le détail, selon Le Monde, le président exécutif de l'avionneur européen pourrait percevoir 26,3 millions d'euros provisionnés par l’entreprise pour ses années de retraite (soit 1,3 million d'euros de rente annuelle), des actions gratuites de performances évaluées à 7,3 millions d'euros et 3,2 millions au titre de sa clause de non-concurrence. Le dirigeant allemand de 60 ans ne touchera pas en revanche de prime d' «indemnités de départ», qui était fixée à 4,5 millions d'euros.

Une rémunération colossale, validée par le conseil d’administration d’Airbus fin février, mais qui fait polémique dans certains rangs politiques. Pour le président des Patriotes (extrême droite), Florian Philippot, «ces sommes délirantes sont un abus très clair du capitalisme, loin de tout intérêt industriel». De son côté, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF (extrême gauche), appelle à «siffler la fin de la récré».

Une mégacommande et un échec commercial

Ce montant peut paraître d'autant plus démesuré que le mandat de Tom Enders à la tête d'Airbus (il est président exécutif depuis 2012) n'a pas été couronné que de succès. En effet, même si la firme aéronautique, dont le siège mondial est situé à Blagnac (Haute-Garonne), a reçu fin mars une mégacommande de 300 appareils par la Chine (pour un montant de près de 30 milliards d'euros), elle a annoncé en février dernier la fin brutale de la production de l'A380, dont les livraisons doivent cesser en 2021.

Ainsi, jusqu'à 3 500 emplois pourraient être supprimés, soit environ 3 % de l'ensemble des effectifs (120 000 salariés au total). Sans compter les enquêtes pour corruption lancées contre Airbus au Royaume-Uni, en France et aux Etats-Unis, qui pourraient lui valoir une amende de plusieurs milliards d'euros en 2020.

Polémique sur les rémunérations des grands patrons

Cette révélation tombe en plus au pire moment possible, en pleine polémique sur les rémunérations des grands patrons des entreprises françaises. Le 21 mars dernier, BFM Business a en effet révélé que le président exécutif de TechnipFMC, un groupe de services pétroliers né de la fusion, en 2017, du français Technip et de l’américain FMC, allait partir, le 1er mai prochain, avec des primes de 14 millions d'euros, et ce alors que la firme est dans le rouge financièrement.

Puis, le 27 mars, Les Echos ont affirmé que François-Henri Pinault, PDG de Kering, allait percevoir 21,8 millions d'euros au titre de l'année 2018, contre 2,7 millions en 2017 (soit huit fois plus), «un montant qui risque de susciter l'émotion», déclarait à l'époque le quotidien économique.

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