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Le nombre d’exécutions dans le monde au plus bas depuis 10 ans

Des manifestants tenant des pancartes «Stop aux exécutions en Egypte», lors d'une manifestation contre la peine de mort devant le consulat égyptien à Istanbul, le 2 mars dernier. Des manifestants tenant des pancartes «Stop aux exécutions en Egypte», lors d'une manifestation contre la peine de mort devant le consulat égyptien à Istanbul, le 2 mars dernier. [Ozan KOSE / AFP]

La peine de mort en net recul. Le nombre d’exécutions recensées à travers le monde a chuté de près d'un tiers (31 %) l'an dernier par rapport à 2017 (690 contre 993), d'après un rapport d'Amnesty International publié ce mercredi 10 avril. L'ONG souligne qu'il s'agit du chiffre le plus bas enregistré au cours de la dernière décennie.

Si l'on prend les données brutes, c'est même la plus faible jamais enregistrée par Amnesty International depuis qu’elle a commencé à recenser les exécutions en 1979. «Cependant, les changements en matière d’accès aux informations, de configuration des pays et de méthodologie qui ont eu lieu depuis plusieurs décennies font qu’il est difficile de comparer ces chiffres de façon exacte sur une longue période», précise l'organisation de défense des droits de l'Homme.

Les auteurs du rapport expliquent cette baisse mondiale inédite par la diminution du nombre de pays procédant à des exécutions (20 en 2018, contre 23 en 2017 et 31 en 1999), mais surtout par les chutes des peines de mort observées dans les pays qui recourent le plus à ce châtiment. Le meilleur exemple est l'Iran, où le nombre d'exécutions a été divisée par deux entre 2017 et 2018, passant d’au moins 507 à au moins 253, à la suite d'une modification de la législation sur la lutte contre les stupéfiants.

Malgré ses efforts, la République islamique reste le pays du monde où le plus d'exécutions sont perpétrées (devant l'Arabie saoudite, le Vietnam et l'Irak). A elle seule, elle est responsable de plus d'un tiers des peines de mort recensées. Mais c'est sans compter la Chine, dont les données sont classées secret d'Etat. Selon Amnesty, elle serait la «championne» des exécutions, avec des milliers de personnes tuées chaque année. En l'absence de statistiques fiables, celles-ci ne sont pas comptabilisées par l'ONG.

Encore de mauvais élèves

Même si Amnesty fait état d'une amélioration globale de la sitation mondiale, confortée par le vote record de 121 pays en décembre à l'ONU en faveur d'un moratoire mondial sur la peine de mort, tout n'est pas rose, selon l'organisation. «Les bonnes nouvelles pour l’année 2018 sont assombries par les agissements d’un petit nombre d’Etats malheureusement déterminés à résister à la tendance mondiale», écrit dans un communiqué Kumi Naidoo, secrétaire général de l'organisation. En effet, le nombre d'exécutions a augmenté au Bélarus, aux Etats-Unis, au Japon, à Singapour et au Soudan du Sud. De son côté, la Thaïlande a procédé l'an dernier à sa première exécution depuis 2009.

Et au Sri Lanka, le président Maithripala Sirisena a annoncé l'an dernier vouloir le retour de la peine de mort (qui n'est plus appliquée depuis 1976) pour les trafiquants de drogues, publiant même une offre d'emploi pour des bourreaux en février dernier. Au-delà des exécutions, Amnesty s'inquiète de la forte hausse du nombre de condamnations à mort prononcées dans certains pays au cours de l’année, comme en Irak, où ce chiffre a été multiplié par quatre en 2018, ou en Egypte (+ 75 %).

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