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Les 4 choses à retenir des 100 jours de Jair Bolsonaro à la tête du Brésil

Jair Bolsonaro pendant une cérémonie en avril 2019. Jair Bolsonaro pendant une cérémonie en avril 2019.[EVARISTO SA / AFP]

Cent jours que Jair Bolsonaro est devenu le président du Brésil. Classé à l'extrême droite de l'échiquier politique, et connu pour ses dérapages sexistes et racistes ou sa nostalgie de la dictature, il fêtera cette date symbolique le 10 avril, dans un climat politique compliqué.

Une réforme déterminante

Depuis fin février, la réforme des retraites est en discussion au Brésil. Pour Bolsonaro, l'enjeu est particulièrement élevé, car il s'agit d'un pan très important de son programme électoral. La réforme est demandée par les marchés et les investisseurs, inquiets de l'augmentation de la dette publique, qui dépasse les 75% du PIB.

Alors que les précédents gouvernements n'ont pas réussi à avancer sur cette question, Jair Bolsonaro veut en profiter pour démentir ses opposants qui le qualifient d'incompétent et d'inexpérimenté. Cependant, les débats sont houleux au Parlement, et même son parti ne semble pas complètement derrière lui. 

Des tensions au gouvernement

En trois mois, deux ministres ont d'ores et déjà été limogés. Après celui du Secrétariat général de la présidence, Gustavo Bebianno, embourbé dans une affaire de malversations, c'est le ministre de l'Éducation qui a fait ses cartons le 8 avril. En cause, de nombreuses bourdes de Ricardo Velez Rodriguez, philosophe ultra-conservateur, qui ont entraîné la démission de plus de vingt hauts fonctionnaires au sein de son ministère.

Le président, dans un tweet annonçant le nom de son successeur, l'a simplement remercié en une phrase « pour les services rendus». 

Une nostalgie de la dictature qui interroge

Fin mars, le président brésilien a ordonné au ministère de la Défense d'organiser dans les casernes des commémorations à l'occasion des 55 ans du coup d'État militaire, qui avait débouché sur une dictature entre 1964 et 1985 dans le pays. Pour le porte-parole de la présidence, les hommages ne concernent pas une dictature mais «un régime avec de l'autorité».

Pour rappel, selon un récent rapport publié en 2014, 434 assassinats ont été perpétrés par le régime pendant cette période, ainsi qu'un grand nombre de détentions arbitraires et de tortures. En représailles, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour manifester contre cette décision du président, avec comme mot d'ordre : «plus jamais de dictature».

Un président proche de ses homologues nationalistes

Régulièrement en difficulté dans son pays, Jair Bolsonaro est allé chercher du réconfort à l'étranger. Mais pas dans n'importe quels pays. Alors qu'il n'avait pas fait de voyages officiels avant mars, notamment en raison d'une hospitalisation qui a duré 17 jours, il a enchaîné trois visites, aux États-Unis, au Chili et en Israël.

Trois pays dirigés par des conservateurs, comme lui, voire nationalistes lorsque l'on parle de Donald Trump ou Benjamin Netanyahou. Loin d'être un hasard, cet agenda diplomatique montre la volonté du Brésilien d'imposer sa patte sur la politique étrangère du pays. En ce sens, il avait annoncé, dès le lendemain de son élection, sa volonté de transférer l'ambassade du Brésil de Tel Aviv à Jérusalem, comme Donald Trump. Une annonce qu'il a réitérée lors de sa rencontre avec Benjamin Netanyahou en Israël.

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