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En Iran, le difficile combat des femmes pour le sport

Sadaf Khadem lors de sa victoire à Royan le 13 avril. Sadaf Khadem lors de sa victoire à Royan le 13 avril.[MEHDI FEDOUACH / AFP]

En quelques jours, Sadaf Khadem est devenu une «icône», selon les mots de son entraîneur. L'Iranienne est venue boxer et gagner son premier combat en France le 13 avril.

Elle est ainsi devenue la première boxeuse de l'histoire du pays alors que ce sport lui est interdit en Iran. Tout comme le fait, d'ailleurs, de porter un short, un t-shirt ou de ne pas revêtir de hijab. Pour cela, elle serait aujourd'hui menacée d'arrestation dans son pays, et a décidé de rester en France.

Mais si Sadaf Khadem représente aujourd'hui le symbole de ces femmes qui voient leur rêve sportif s'envoler en raison des lois de la république islamique iranienne, elle n'est qu'un exemple parmi d'autres. 

Niloufar Ardalan, le premier symbole

En 2015, les championnats d'Asie de foot en salle féminin sont organisés. L'équipe d'Iran est qualifiée, et Niloufar Ardalan, capitaine et véritable star de l'équipe, doit faire partie du voyage. Cependant, son mari en décidera autrement. Comme cela est autorisé dans la loi iranienne, il refuse de lui donner son passeport. Impossible pour elle de voyager. Cette histoire, qui a secoué tout le pays, n'a pas empêché l'Iran de s'imposer dans cette compétition. Quelques mois plus tard, la Coupe du monde est organisée au Guatemala. Le mari refuse toujours qu'elle voyage, mais un procureur ira finalement contre cette décision. Malheureusement pour elle, l'équipe d'Iran terminera dernière de sa poule de qualification avec trois défaites en autant de matchs. Son histoire a récemment été scénarisé dans un film sorti cette année : La Permission.

Le hijab empêche les basketteuses de jouer

Depuis le 1er octobre 2017, les Iraniennes peuvent participer aux compétitions internationales de basketball, car la Fédération internationale décidé d'accepter que les femmes portent le voile pendant les matchs. Une possibilité qu'elle n'avait plus depuis 1979, la révolution islamique et l'obligation du port du hijab pour les femmes.

Car dans le sport comme dans tous les moments du quotidien, à l'exception de la vie privée, il est interdit pour les femmes de ne pas en porter. Si plusieurs sports comme le football, le karaté ou le beach-volley ont également décidé de l'accepter, ce n'est pas encore le cas de plusieurs d'entre eux, empêchant les iraniennes de participer, comme les autres musulmanes souhaitant conserver leur voile

Le stade, un jardin interdit

Avec la révolution islamique, la pratique du sport est donc devenue plus compliquée pour les femmes. Mais il est également devenu impossible de le vivre de la même manière que les hommes. Elles ont été bannies des stades lors des compétitions masculines, sous prétexte qu'il fallait les protéger de la vulgarité et des injures. Quelques rares entorses ont été observées dernièrement, notamment en novembre, lorsqu'un millier de femmes a été autorisé à assister à un match. Cette exception a été rendu possible parce que Persépolis (Iran) affrontait Kashima (Japon) en finale de Ligue des champions asiatique. L'importance de l'événement, et le lobbying de la FIFA pour imposer cette décision ont fait plier les autorités iraniennes, malgré la frilosité de certains responsables judiciaires. 

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