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L'Etat de Washington veut autoriser le «compost humain»

Pour ses promoteurs, le compostage humain est plus écologique que l'enterrement et la crémation. Pour ses promoteurs, le compostage humain est plus écologique que l'enterrement et la crémation. [JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

L'Etat de Washington pourrait prochainement devenir le premier endroit au monde où le «compost humain» est autorisé. Il ne manque en effet plus que la signature du gouverneur démocrate de l'Etat, Jay Inslee, pour que le texte entre en vigueur.

Ce procédé, également appelé «recomposition» ou «humusation», promet d'être plus écologique que la crémation et l'enterrement selon ses promoteurs. En effet, elle réduit la quantité de CO2 émise dans l'atmosphère par rapport à l'incinération, et n'a pas besoin d'autant de surface de terres que l'inhumation. De quoi sans doute plaire à Jay Inslee, candidat à la primaire démocrate pour la présidentielle 2020, qui s'est lancé dans la course à la Maison Blanche en déclarant que son objectif central était de «vaincre le changement climatique».

Concrètement, cette nouvelle méthode consiste à couvrir le corps de matière organique, comme de la paille ou des copeaux de bois, de façon à accélérer naturellement sa décomposition. «En trois à sept semaines, grâce à l'activité microbienne, il se décompose en compost», a expliqué à la télévision américaine Katrina Spade, patronne d'une entreprise de compostage humain. C'est elle qui a soufflé cette idée au sénateur démocrate de Seattle Jamie Pedersen, qui en a ensuite fait un projet de loi.

Cette méthode créerait en moyenne un mètre cube de compost par corps, de quoi remplir environ deux grandes brouettes. Si le texte était adopté, les membres de la famille pourraient conserver le terreau dans une urne, planter un arbre grâce à lui sur une propriété privée ou bien le répandre sur des terres publiques. Mais ce ne serait pas pour tout de suite, puisque la nouvelle loi entrerait en vigueur seulement en mai 2020 en cas de signature imminente du gouverneur.

Des tests en Belgique

En dehors des Etats-Unis, des expérimentations de compostage humain sont en cours en Belgique, où l'université de Louvain procède à des tests sur deux porcs. Les résultats sont attendus pour 2020, note la RTBF. En France, le sujet a fait l'objet d'une question au gouvernement en mars 2016, qui a répondu que ce procédé n'était pour le moment pas compatible avec le droit actuel.

Ce qui n'empêche pas l'humusation d'avoir des adeptes, comme Joëlle Nicolas, une Bretonne qui se veut ambassadrice pour la reconnaissance légale de l’humusation. «Nous sommes de plus en plus nombreux à trouver insensé de continuer à polluer la terre après notre mort. Mais, aujourd’hui, nous n’avons le choix qu’entre l’inhumation et la crémation, deux méthodes très polluantes», a-t-elle expliqué à Ouest-France en novembre 2018.

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