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Pluie de roquettes contre Israël, un Palestinien tué dans des représailles à Gaza

Une femme au milieu des dégâts provoqués par l'explosion d'une roquette tirée de la bande de Gaza et qui s'est abattue sur le village de Netiv Haasara en Israël, le 4 mai 2019  [Jack GUEZ  / AFP] Une femme au milieu des dégâts provoqués par l'explosion d'une roquette tirée de la bande de Gaza et qui s'est abattue sur le village de Netiv Haasara en Israël, le 4 mai 2019 [Jack GUEZ / AFP]

Quelque 200 roquettes ont été tirées samedi de la bande de Gaza vers Israël, entraînant des raids de représailles ayant fait un mort palestinien, une flambée de violences qui fait craindre un nouveau conflit.

Dans ce contexte d'escalade, Israël a annoncé la fermeture de ses points de passage avec Gaza et des zones de pêche de l'enclave palestinienne gouvernée par le mouvement palestinien Hamas, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mené des consultations avec les principaux responsables de sécurité.

Les violences, les plus graves depuis des semaines, sont intervenues au lendemain de manifestations palestiniennes à la frontière entre Gaza et Israël, lors desquelles quatre Palestiniens ont péri dans une frappe après que deux soldats israéliens ont été blessés par des tirs palestiniens.

Depuis le matin, environ 200 roquettes ont été tirées depuis Gaza vers les localités du sud et du centre d'Israël, mais plusieurs dizaines ont été interceptées par le système de défense anti-missiles israélien, a indiqué l'armée israélienne. Une grande partie des roquettes sont tombées sur des zones vides, a dit la police.

Une Israélienne âgée de 50 ans a été grièvement blessée par des éclats dans l'explosion d'une roquette à Kyriat Gat, à 20 km au nord de Gaza, et un Israélien, également âgé de 50 ans, a été touché par des éclats dans la chute d'une roquette à Ashkelon, a précisé la police en faisant état d'autres blessés mais sans fournir davantage de détails.

En plus des villes d'Ashdod et d'Ashkelon, cibles habituelles des tirs en provenance de Gaza en raison de leur proximité avec l'enclave palestinienne, des roquettes ont été tirées sur des villes du centre du pays, près de Modiin et Rehovot.

En début de soirée, les sirènes continuaient de retentir dans les zones israéliennes limitrophes de Gaza, selon l'armée. La police a appelé les habitants à se rendre dans les abris à chaque alerte.

Menaces du Jihad islamique

En riposte aux tirs de roquettes, l'armée de l'air a ciblé une trentaine de positions du Hamas et de son allié, le Jihad islamique, l'autre groupe palestinien à Gaza, selon un communiqué militaire. Les chars israéliens ont attaqué plusieurs postes militaires du Hamas.

Parmi les cibles figurent cinq bases du Hamas, une base commune du Hamas et du Jihad islamique et plusieurs bases du Jihad islamique dans la bande de Gaza, a ajouté le communiqué.

Le ministère de la Santé à Gaza a fait état d'un mort palestinien et de sept blessés.

Le Jihad islamique a revendiqué le lancement d'une partie des roquettes et s'est dit prêt à poursuivre les tirs.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, la branche armée du groupe a menacé d'attaquer plusieurs sites israéliens stratégiques, notamment l'aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv.

Une source du Jihad islamique a en outre fait état d'une médiation de l'Egypte, qui joue l'intermédiaire entre le Hamas et Israël, pour tenter de calmer la situation, alors que le mois sacré du jeûne musulman du ramadan commence dans les jours à venir.

Vendredi, le Hamas a promis de répondre à l'"agression israélienne" après la mort des quatre Palestiniens, dont deux membres de sa branchée armée.

Israël et son ennemi juré le Hamas se sont livrés trois guerres depuis 2008.

Calmer le jeu ?

Un cessez-le-feu, annoncé par le Hamas, avait été négocié fin mars sous l'égide de l'Egypte et de l'ONU, permettant un rétablissement du calme pendant les législatives israéliennes du 9 avril.

Mais la situation s'est de nouveau dégradée cette semaine, avec un retour des tirs de roquettes et ballons incendiaires palestiniens et des représailles israéliennes.

Trois facteurs pourraient néanmoins pousser Israël à tenter de calmer le jeu: les négociations en cours pour former une coalition gouvernementale après la victoire de M. Netanyahu aux élections, l'Eurovision prévu à Tel-Aviv mi-mai, et les célébrations de la création de l'Etat d'Israël jeudi.

Depuis mars 2018, des manifestations ont lieu à Gaza le long de la barrière séparant Gaza du territoire israélien contre le blocus imposé par Israël sur l'enclave palestinienne et pour le retour des réfugiés palestiniens chassés ou ayant quitté leurs terres à la création d'Israël en 1948.

Au moins 270 Palestiniens ont été tués depuis cette date, au cours des manifestations ou dans des frappes israéliennes de représailles à des actes hostiles en provenance de Gaza. Deux soldats israéliens ont été tués au cours de cette période.

Israël accuse le Hamas d'orchestrer ces manifestations et soutient que les soldats ne font que protéger la frontière afin d'éviter des infiltrations de Palestiniens.

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