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La Lituanie, fracturée entre riches et pauvres, élit son président

Des Lituaniens votent par anticipation à Vilnius, le 10 mai 2019 [Petras Malukas / AFP] Des Lituaniens votent par anticipation à Vilnius, le 10 mai 2019 [Petras Malukas / AFP]

Les Lituaniens commencent dimanche à choisir leur nouveau président, dont ils attendent qu'il réduise le fossé entre riches et pauvres qui grandit dans leur pays en dépit d'une croissance enviable.

Neuf candidats sont en lice au premier tour pour remplacer Dalia Grybauskaite qui achève son deuxième mandat et pourrait chercher à succéder à Donald Tusk à la présidence du Conseil européen.

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Mais seuls trois d'entre eux ont une chance réelle d'atteindre le second tour prévu le 26 mai et qui coïncide avec les élections au Parlement européen.

Ces trois favoris - dont aucun en pole position, la course sera serrée - sont le Premier ministre de centre gauche Saulius Skvernelis, l'ancienne ministre des Finances Ingrida Simonyte, soutenue par les conservateurs, et l'économiste indépendant Gitanas Nauseda.

Alors que Mme Simonyte est la préférée des citadins fortunés et éduqués, le discours aux accents populistes de M. Skvernelis plaît dans les zones rurales défavorisées.

Nauseda propose, quant à lui, de combattre l'injustice sociale partout dans ce pays de 2,8 millions d'habitants, à la démographie déclinante pour cause, notamment, de migration massive de jeunes vers l'Occident.

Affiche électorale du candidat à la présidentielle Gitanas Nauseda à Vilnius, le 11 mai 2019 [Petras Malukas / AFP]
Le thème des inégalités qu'il faut réduire est développé aussi, en des termes différents, par ses deux plus proches concurrents.

Environ un quart de la population - surtout les ruraux - vit au dessous du seuil de pauvreté, fixé à 307 euros par mois.

«Les citoyens ont soif de justice sociale et cherchent un candidat capable de surmonter la polarisation sociale actuelle», déclare à l'AFP Donatas Puslys, analyste à l'Institut d'analyse politique de Vilnius.

Tous les candidats sont des partisans convaincus de l'Union européenne et de l'Otan, considérées comme une assurance contre le grand voisin russe.

Les Lituaniens ont vu leurs salaires croître de près de 10% par an ces deux dernières années. Le salaire moyen brut a atteint 970 euros. Mais la pauvreté et les inégalités de revenus restent parmi les plus élevées de l'UE.

Contre les «élitistes»

«Nous ne pouvons pas isoler Vilnius du reste de la Lituanie», a lancé Mme Simonyte, 44 ans, lors de son meeting de clôture dans la capitale. Elle a proposé de réduire le fossé économique entre zones rurales et urbaines grâce à la stimulation de la croissance.

Elle a également critiqué les populistes qui «suggèrent des solutions rapides et simples mais trompeuses».

Libérale, Mme Simonyte soutient le partenariat entre personnes de même sexe.

Une électrice de Vilnius, Giedre Stankute, a dit samedi à l'AFP qu'elle voudrait «de grands changements, parce que la Lituanie d'aujourd'hui est trop conservatrice. Peut-être quelqu'un pourrait introduire plus d'idées libérales».

Skvernelis, un ancien chef de la police au parler franc, adresse sa campagne aux Lituaniens mécontents vivant principalement dans les zones rurales.

Agé de 48 ans, parfois impétueux, il a qualifié ses rivaux d'«élitistes» et s'est engagé à «lutter efficacement contre la corruption», réduire l'exclusion sociale et soutenir les familles.

«Réduire la polarisation»

Ancien conseiller d'une banque d'affaires, âgé de 54 ans, M. Nauseda séduit les électeurs à la recherche d'un président impartial au-dessus des querelles politiques.

Après avoir fait son devoir civique dès vendredi dans le cadre du vote anticipé, Nauseda a déclaré qu'il avait «le sentiment d'avoir la lourde responsabilité de réduire la polarisation... et permettre à la Lituanie de retrouver dignité et respect mutuel».

En Lituanie le président n'exerce pas de pouvoir politique au quotidien, mais il est responsable de la politique étrangère et participe aux sommets de l'UE.

Il nomme les ministres,les juges et les chefs de l'armée et de la banque centrale, mais le plus souvent il doit obtenir l'assentiment du Premier ministre ou du parlement.

Les bureaux de vote ouvrent à 07H00 locales (04H00 GMT) et ferment à 20H00 (17H00 GMT).

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