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Une femme qui boit est vue comme «plus disponible sexuellement»

Célibataire, plus superficielle et moins intelligente : une femme qui boit est jugée beaucoup plus sévèrement selon l'étude [Pexels/CC/Pixabay]

Une récente étude américaine démontre qu'une femme qui boit de l'alcool renvoie, aussi bien aux hommes qu'aux femmes, l'image de quelqu'un de «plus disponible sexuellement» et de «moins bienveillant» que les autres.

L'alcool discrédite les femmes. C'est en explorant les stéréotypes appliqués aux femmes et à l'alcool que l'équipe de huit chercheurs issus d'universités du Massachussetts, du Nebraska ou de l'Iowa ont posé ce constat, relayé dans le New York Times : les femmes qui boivent dans un cadre social sont moins bien vues que celles préférant l'eau.

Avec un verre d'alcool à la main, dans un bar ou chez des amis, elles sont surtout jugées plus sévèrement que les hommes.

Pour arriver à ces conclusions, des volontaires ont dû réagir à de fausses photos et publications postés sur les réseaux sociaux. Une femme tenant une bière à la main est le plus souvent décrite par les participants comme quelqu'un de célibataire ou privilégiant les relations sexuelles occasionnelles.

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Elle manquerait également de retenue, serait plus froide, superficielle et immorale, mais également moins sophistiquée, intelligente et rationnelle qu'une femme avec une bouteille d'eau ou qu'un homme consommant de l'alcool. Soit «plus sexuellement disponible» et «moins bienveillante», comme le synthétise les chercheurs

Les résultats ont «des implications troublantes», commente dans le New York Times Jeanine Skorinko, professeure de psychologie à l'Institut polytechnique de Worcester et auteure de l'étude. Parue dans l'édition de mai de la revue Sex Roles, un journal de recherches sur la thématique du genre, l'article démontre également que les interrogés et interrogées seraient moins susceptibles d’aider une femme dans une situation à risque si elle avait bu.

Garder un verre d'alcool près de soi propagerait donc le doute sur la réputation d'une femme. Si cette affirmation peut sembler anodine, elle l'est beaucoup moins lorsqu'elle s'applique dans le cas d'un viol ou d'une agression sexuelle. Cette manière inconsciente de discréditer les victimes est d'ailleurs pointée du doigt par la journaliste du New York Times, Maya Salam, dans les cours des justice américaines. 

En France, la consommation d’alcool par la victime ou son agresseur constitue une circonstance aggravante du viol, capable d'alourdir les peines encourues, jusqu'à 20 ans de prison. 

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