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Réactions, Cour suprême... l'avortement en Alabama : et maintenant ?

Donald Trump, pro-life, estime que l'avortement devrait être autorisé en cas de viol ou d'inceste Donald Trump, pro-life, estime que l'avortement devrait être autorisé en cas de viol ou d'inceste.[ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

La loi votée par l'Alabama, puis au Missouri, contre l'avortement n'a pas fini de faire parler. Aux États-Unis, le sujet prend une ampleur telle que la question devrait occuper le débat public pendant de longs mois. Donald Trump lui-même y est allé de son commentaire.

Alors que des manifestations demandant l'abrogation de la loi ont lieu ce 19 mai, le président américain a en effet assuré sur Twitter qu'il était «fermement en faveur de la vie, à trois exceptions près (viol, inceste et protection de la mère), la même position que celle adoptée par Reagan». Or la loi votée dans l'État du sud-est exclut l'interruption de grossesse même en cas de viol ou d'inceste. Il faut que la porteuse de l'enfant soit en danger de mort pour que cela soit accepté. 

Si l'on lit entre les lignes, cela signifierait que Donald Trump estime que cette loi très stricte va trop loin dans son durcissement de l'accès à l'avortement. Elle devrait d'ailleurs être rapidement bloquée par les tribunaux. En effet, la législation mise en place en Alabama interdit les avortements dès qu'un battement de coeur est entendu, ce qui intervient à la sixième semaine de grossesse. Or, l'arrêt «Roe V. Wade», datant de 1973, garanti le droit à l'avortement tant que le foetus n'est pas viable, soit la 24ème semaine. 

Quelle décision pour la Cour suprême ?

À terme, la loi pourrait cependant être validée par la Cour suprême, plus haute juridiction du pays. Les instigateurs de la nouvelle législation en Alabama ont assuré vouloir user tous les recours, y compris celui-ci. Une aubaine pour les «pro-life», étant donné que depuis son élection, Donald Trump a fait en sorte de mettre une majorité de magistrats contre l'avortement à la Cour suprême. Il se pourrait donc qu'ils reviennent sur l'arrêt Roe V. Wade, et ouvrent ainsi la porte à un durcissement contre l'avortement dans tout le pays. 

Reste à savoir si la Cour va le faire d'un coup, ce que souhaitent les plus conservateurs des élus, ou s'ils vont plutôt décider d'y aller petit à petit en «assouplissant peu à peu les limites fixées aux États», comme le pense Dick Howard, professeur de droit à l'université de Virginie. Au risque de créer des différences majeures entre les États, puisque certains interdiront l'avortement et d'autres l'accepteront, obligeant les femmes qui le peuvent à faire des potentiels milliers de kilomètres pour interrompre leur grossesse. 

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