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La France peut-elle empêcher la condamnation à mort de Félix Dorfin ?

La France comme seul recours ? Félix Dorfin, un Français de 35 ans, a été condamné à mort par la justice indonésienne le 20 mai pour trafic de drogue. Il avait été arrêté en septembre 2018 en possession de plusieurs kilos de stupéfiants.

Alors que le parquet avait requis 20 ans de prison, la justice a décidé d'alourdir la peine. Si l'homme, originaire de Béthune (Nord), est décidé à faire appel selon son avocat, il est probable que la peine reste inchangée. À l'heure actuelle, le gouvernement français n'a pas encore communiqué sur l'affaire, si ce n'est pour rappeler son «opposition constante à la peine de mort en tous lieux et en toutes circonstances». De quoi laisser le flou sur une éventuelle intervention pour annuler la décision du tribunal de Mataram, situé sur l'île de Lombok, à l'ouest de Jakarta. Il reste cependant peu probable que le Quai d'Orsay reste les bras croisés. 

La France tient en effet une position ferme et historique contre la peine de mort depuis son abolition en 1981. Les gouvernements successifs tentent toujours d'annuler ces décisions de justice en négociant avec les pays concernés. Serge Atlaoui, condamné à cette sentence en 2007, également en Indonésie, en est un parfait exemple. Malgré avoir épuisé tous les recours depuis plusieurs années, il est toujours enfermé suite à l'engagement français dans cette cause. 

De plus, même dans le cas de jihadistes français à l'étranger, la ministre de la Justice Nicole Belloubet avait récemment assuré que la France «interviendrait» s'ils étaient condamnés à mort. Si cette déclaration ne faisait pas l'unanimité au sein du gouvernement (Gérard Collomb, Jean-Yves Le Drian ou Florence Parly estimaient que dans ce cadre, il fallait laisser la justice syrienne ou irakienne décider), elle montre une volonté d'empêcher les exécutions de Français. 

Un système juridique strict

Reste à savoir si le gouvernement arrivera à trouver un point d'entente avec l'Indonésie, qui possède l'une des politiques les plus strictes en matière de lutte contre le trafic de stupéfiant. Selon les chiffres communiqués par Amnesty International, 48 personnes, dont 15 étrangers, ont été condamné à mort pour ces faits en 2018, ce qui portait alors à 308 le nombre de pensionnaires du couloir de la mort. En 2015, deux Australiens avaient été exécutés dans ce cadre, mais depuis 2016, aucune autre peine de mort n'a été appliquée.

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