En direct
A suivre

Vincent Lambert : les lois sur la fin de vie dans le monde

L'affaire Vincent Lambert, du nom de ce patient tétraplégique à la suite d'un accident de la route en 2008 et mort à Reims (Marne) le jeudi 11 juillet 2019, a, au fil des ans, mis la question de la fin de vie au coeur du débat. Tour d'horizon des différentes législations mondiales.

D'une façon générale, la fin de vie, et la façon dont elle est encadrée au niveau des Etats, est indissociable de l'histoire, la culture et, bien sûr, de la religion dominante et présente au sein des différentes nations.

Cette question, éminemment complexe car relevant de l'intime, peut même être appréhendée différemment suivant l'influence des courants économiques qui ont traversé les pays.

Globalement, l'Occident regroupe, en la matière, les Etats aux législations les plus élaborées, oscillant entre ceux qui ont mis en place l'euthanasie ou le suicide assisté et les autres qui, s'ils ne les rejettent pas totalement, privilégient des approches «au cas par cas».  

L'euthanasie active

L’euthanasie active, soit l’administration délibérée, par un tiers, d’un produit létal mettant rapidement fin à la vie d’un malade incurable qui en fait la demande est, en Europe, autorisée dans trois pays : Pays-Bas, Belgique et Luxembourg.

En Suisse, l'euthanasie est elle aussi légalement autorisée sous conditions définies par la loi, mais dans les faits, le protocole de fin de vie mis en oeuvre se rapproche davantage d'une assistance au suicide, plutôt que d'une euthanasie active à proprement parler.

Ailleurs dans le monde, seuls la Colombie, le Canada et, dans une moindre mesure, le Japon ont mis en place des législations encadrant l'euthanasie active.

L'euthanasie passive

A contrario, l'euthanasie passive, définit elle, le fait de renoncer aux traitements médicamenteux, l'interruption de l'alimentation ou de l'hydratation artificielle d'un malade, lesquels peuvent être associés à une sédation profonde, dans le but de provoquer la mort.

En France la pratique est tolérée et répond à des critères strictement définis dans la loi. L'affaire Vincent Lambert se place d'ailleurs dans ce cas

Dans une moindre mesure, en Suède, depuis 2010, un patient peut demander l’arrêt d’un traitement qui le maintient en vie, de même qu'au Royaume-Uni, où l’interruption des soins dans certains cas est autorisée depuis 2002. 

Par ailleurs, le Portugal, l'Espagne, et l'Italie ont eux aussi adopté des lois similaires sur la fin de vie, en prenant le soin de ne pas aller jusqu'à l'euthanasie active.

En Argentine, une loi, adoptée en 2012, stipule que si un patient se trouve en fin de vie ou si sa maladie est incurable, il pourra décider d’abréger son agonie (ou ses proches pourront le faire pour lui s'il n'est pas en mesure de le faire). 

En mars dernier, dans un arrêt considéré historique, l'Inde a, elle aussi, autorisé le recours à l'euthanasie passive, de même que la Corée du Sud, un an plus tôt.

Le suicide assisté

Enfin, on parle de suicide assisté dans le cas où un tiers (un médecin en l'occurence) fournit au malade une substance mortelle, mais c’est la personne elle-même qui s'administre le traitement fourni.

Dans le monde, la pratique est légale en Allemagne (uniquement dans certains cas extrêmes), aux Pays-Bas et dans plusieurs Etats des Etats-Unis (Washington D.C, Oregon, Colorado, Hawaï , Vermont, Montana, Californie, et, depuis le 1er août dernier, au New Jersey

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités