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Élections européennes : des anti-Europe de poids

Le leader de la Ligue italienne Matteo Salvini (au centre) a réuni, samedi 18 mai à Milan, une douzaine de représentants de partis de la droite nationaliste, notamment le Néerlandais Geert Wilders (à gauche) et la Française Marine Le Pen (à droite de Matteo Salvini). Le leader de la Ligue italienne Matteo Salvini (au centre) a réuni, samedi 18 mai à Milan, une douzaine de représentants de partis de la droite nationaliste, notamment le Néerlandais Geert Wilders (à gauche) et la Française Marine Le Pen (à droite de Matteo Salvini). [Miguel MEDINA / AFP ]

Les partis hostiles à Bruxelles gagnent en puissance dans l’Union Européenne. Une tendance qui pourrait se traduire dans les urnes.

Des élections européennes très nationalistes ? Premiers à ouvrir les bureaux de vote, aujourd’hui, le Royaume-Uni et les Pays-Bas illustrent parfaitement le phénomène. Dans ces deux pays, les derniers sondages prédisent depuis plusieurs semaines des scores importants pour les partis eurosceptiques. A l’image de ce qu’il pourrait se passer durant ce scrutin d’ici à dimanche un peu partout en Europe, et aussi en France. Les formations hostiles à l’UE sont en effet en pleine ascension, cinq ans après une première forte poussée lors des européennes 2014.

De nombreux pays concernés

D’après différentes projections, réalisées par le Parlement européen ou par le site Europe Elects, basées sur les sondages nationaux, les eurosceptiques pourraient obtenir plus de 170 eurodéputés dans le futur Parlement européen, ce qui représenterait près d’un quart des 751 sièges. Ils étaient jusque-là environ 150. «Cette progression s’explique par l’émergence, depuis les élections de 2014, du phénomène des migrations, après la guerre en Syrie notamment, selon Yves Doutriaux, professeur de géopolitique à l’université Paris-Dauphine. La problématique du contrôle aux frontières, terreau des mouvements populistes, est alors devenue plus aiguë.»

Aux quatre coins de l’Europe, la vague eurosceptique s’est répandue. Elle pourrait connaître son apogée lors du scrutin de cette semaine. Il suffit de voir le nombre de pays où des formations de ce type sont en tête dans les sondages. C’est le cas au Royaume-Uni, empêtré dans un Brexit sans fin, où le parti de Nigel Farage caracole en tête. Idem en Italie, avec la Ligue du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, actuellement au pouvoir au sein d’une coalition avec le Mouvement 5 Etoiles. Des partis europhobes sont également en tête des sondages en France (le Rassemblement national de Marine Le Pen), en Hongrie (le Fidesz du Premier ministre Viktor Orban), en Belgique (la Nouvelle alliance flamande) ou encore en Pologne (le PiS, aux manettes du pays depuis 2015).

Et c’est sans compter sur la dizaine d’autres Etats dans lesquels des formations populistes dépassent les 10 % d’intentions de vote : Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Suède… Objectif de tous ces partis anti-UE au Parlement européen : construire une autre Europe, pas supranationale, mais respectant davantage la souveraineté de chaque Etat membre.

Une alliance impossible ?

Sauf que, pour atteindre ce but et pouvoir véritablement peser dans l’hémicycle européen, ces mouvements seront dans l’obligation de s’allier. Actuellement éparpillés dans trois groupes différents, leur objectif est d’en former un seul et unique. Le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini est à la manœuvre, lui qui a réuni samedi à Milan une douzaine de représentants de partis de la droite nationaliste.

Problème, «les populistes ne sont pas forcément d’accord entre eux», commente Yves Doutriaux. «Il suffit de regarder par exemple Orban et Salvini sur la question du partage des migrants.» Par ailleurs, le récent scandale en Autriche qui touche le parti d’extrême droite FPÖ pourrait freiner la progression des nationalistes. Une chose est sûre, une partie de l’avenir de l’UE se joue cette semaine.

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