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Les élections européennes passées, place à la bataille pour les postes clés dans l'UE

Margrethe Vestager, Manfred Weber et Frans Timmermans, ici lors d'un débat à Bruxelles le 15 mai, font partie des prétendants pour prendre la tête de la Commission européenne. Margrethe Vestager, Manfred Weber et Frans Timmermans, ici lors d'un débat à Bruxelles le 15 mai, font partie des prétendants pour prendre la tête de la Commission européenne.[Aris Oikonomou / AFP]

Les élections européennes passées, s'ouvre maintenant la bataille pour les postes clés dans les institutions de l'UE, dont celui très convoité de président de la Commission européenne. Il en sera question lors du sommet européen informel prévu ce mardi 28 mai à Bruxelles, en présence notamment d'Emmanuel Macron.

Les tractations promettent d'être serrées, car les élections européennes ont complètement rebattu les cartes. Le Parti populaire européen (PPE, centre droit) et les Socialistes et démocrates (S&D, gauche), autrefois largement dominateurs au Parlement, ont perdu leur majorité absolue. A l'inverse, les libéraux centristes de l'ALDE, qui peuvent compter sur le renfort des élus de La République en marche (LREM), et les Verts ont progressé, tout comme les eurosceptiques, même si la vague attendue a finalement été limitée.

D'après les règles en vigueur depuis 2014, l'Allemand Manfred Weber, chef de file du PPE, vainqueur des élections (24 % des sièges), devrait en théorie prendre la tête de la Commission européenne, l'instance exécutive de l'UE, et succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Sauf que, fort du bon résultat de son groupe politique, l'ALDE, aux européennes (14,5 % des sièges), le chef d'Etat français Emmanuel Macron aimerait imposer son propre candidat à ce poste.

Vers un duel france-allemagne pour la commission

Il pousserait ainsi pour que la fonction revienne soit à la commissaire danoise à la concurrence Margrethe Vestager, l'une des chefs de file de l'ALDE lors du scrutin, soit au Français Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE pour le Brexit. L'ancien ministre de droite est Macron-compatible, et a en plus montré avec l'épineux dossier de la sortie du Royaume-Uni de l'UE qu'il était capable de préserver l'union entre les Etats membres dans un contexte difficile.

D'ici au sommet européen de mardi soir, Emmanuel Macron est donc en opération séduction, destinée à convaincre ses partenaires européens de se rallier à lui. Il dînera ce lundi avec le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez à l'Elysée, avant de déjeuner avec plusieurs autres dirigeants de l'Union mardi à Bruxelles. Il s'entretiendra ensuite avec les Premiers ministres du groupe de Visegrad (Slovaquie, République tchèque, Pologne, Hongrie), puis avec le président du Conseil européen Donald Tusk et la chancelière allemande Angela Merkel, avant le dîner informel des 28 qui débutera à 18 heures mardi.

Mais l'Allemagne ne semble pas prête à lâcher le poste si facilement. Deux jours avant les élections européennes en Allemagne, Angela Merkel est allée soutenir Manfred Weber lors d’un meeting en Bavière, indiquant qu'il était «l’homme qu’il faut en ce moment». Il se murmure tout de même que Berlin pourrait renoncer à la Commission européenne, mais seulement si Manfred Weber obtient la présidence du Parlement européen, pour succéder à l'Italien Antonio Tajani (PPE).

A cette course pour la présidence de la Commission européenne pourrait s'ajouter Frans Timmermans, candidat néerlandais des socialistes européens et vainqueur des européennes dans son pays avec son parti travailliste. Deuxième du scrutin (19,3 % des sièges), le groupe politique européen de gauche pourrait pousser la candidature de son champion, même si ses chances sont minces. Le premier vice-président de la Commission a déjà préparé le terrain, en déclarant dimanche 26 mai : «Je ne prétends à rien du tout.»

En termes de calendrier, les chefs d'Etat et de gouvernement, réunis au sein du Conseil européen, devront se mettre d'accord sur un candidat lors du sommet des 20 et 21 juin prochains, qui devra ensuite obtenir les voix d'une majorité de députés européens lors d’un vote prévu à la mi-juillet au Parlement.

Merkel au Conseil européen ?

En dehors de la présidence de la Commission européenne, d'autres postes clés sont en jeu, tels que ceux de présidents du Conseil européen (pour succéder au Polonais Donald Tusk), du Parlement européen (en remplacement de l'Italien Antonio Tajani), de la Banque centrale européenne (pour remplacer l'Italien Mario Draghi), ou encore celui de haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères (occupé actuellement par l'Italienne Féderica Mogherini).

Pour la présidence du Conseil européen, le nom d'Angela Merkel circule. L'Allemande a en effet quitté la tête de son parti, la CDU, en décembre dernier, au profit d'Annegret Kramp-Karrenbauer, et pourrait ne pas tenir jusqu'à la fin de son mandat de chancelière, en 2021, sa coalition étant fragilisée par de mauvais résultats électoraux. Le Premier ministre néerlandais pro-européen Mark Rutte serait également sur les rangs pour prendre la tête du Conseil européen.

L'équation qui satisferait l'ensemble des pays européens et des courants politiques pourrait s'avérer compliquée à résoudre, d'autant plus que l'UE impose des équilibres politiques, géographiques, démographiques et de parité hommes-femmes pour l'ensemble de ses postes de haut niveau.

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