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Aucun pays n’aura atteint l’égalité femmes-hommes d’ici à 2030

Selon une étude, aucun pays sur la planète n’offrira en 2030 – date butoir fixée par l’ONU pour la réalisation des SDG – les mêmes droits, opportunités et ressources aux femmes et aux hommes. Selon une étude, aucun pays sur la planète n’offrira en 2030 – date butoir fixée par l’ONU pour la réalisation des SDG – les mêmes droits, opportunités et ressources aux femmes et aux hommes. [ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP]

Selon un classement, qui fournit un nouvel indice global sur l'égalité de genre, l’égalité entre femmes et hommes ne sera atteinte dans aucun pays d’ici à 2030.

Compilée par Equal Measures 2030, un groupe d’ONG, fondations et entreprises, la première édition du SDG Gender Index (SDG pour Sustainable Development Goals, les Objectifs du développement durable définis par l’ONU en 2015) a été dévoilée lundi. La conclusion qui en ressort indique qu'au rythme actuel, aucun pays sur la planète n’offrira en 2030 – date butoir fixée par l’ONU pour la réalisation des SDG – les mêmes droits, opportunités et ressources aux femmes et aux hommes.

Pour cette première édition de l’indice, 129 pays où vivent 95% des femmes et filles de la planète ont été passés en revue, comme le rapporte Libération. En épluchant les données de multiples sources (gouvernements, ONU, Banque mondiale, OMS, OCDE, Gallup, Eurostat…), les analystes d’EM 2030 ont établi un classement mondial en fonction des progrès réalisés sur 51 indicateurs, répartis dans 14 des 17 objectifs onusiens. Plus d’une trentaine d’indicateurs concernent spécifiquement les femmes et les filles (mortalité maternelle, taux de natalité des adolescentes, accès à l’avortement, à Internet ou à un compte bancaire, sentiment de sécurité, taux de scolarisation, etc), les autres étant plus généraux (taux de pauvreté, accès à l’eau potable).

Chaque pays est noté de 0 à 100, zéro représentant une inégalité totale et 100 l’égalité parfaite. Sur les 129 nations étudiées, la moyenne s’élève à 65,7, un chiffre médiocre selon les auteurs du rapport. Aucune n’atteint le cap des 90, même si le Danemark, qui domine le classement, en est très proche (89,3).

Pire encore, près de 40% des femmes et filles du monde (environ 1,4 milliard) vivent dans des pays ayant obtenu une note inférieure à 59. 

La France 14e

Libération souligne que le top 10, dominé par les pays nordiques, compte huit nations européennes (Danemark, Finlande, Suède, Norvège, Pays-Bas, Slovénie, Allemagne, Irlande) ainsi que le Canada et l’Australie.

Dans le bas de l’indice, 21 pays obtiennent un score inférieur à 50. Tous sauf trois (Bangladesh, Pakistan et Yémen) se situent sur le continent africain. Le Congo (44), la République démocratique du Congo (38,2) et le Tchad (33,4) sont les trois nations les plus mal classées. La plupart des pays frappés par de graves crises humanitaires (Syrie, Afghanistan, Centrafrique), victimes d'un manque de données, ne figurent pas dans le classement.

Quant à la France, elle remporte la piètre 14e place du classement, entre l’Autriche et la Belgique, avec une note de 84. La raison ? De mauvais scores sur certains indicateurs : égalité salariale (47), part de femmes dans les parlements nationaux (78) ou dans la recherche en science et technologie (53,9), sentiment d’insécurité (70).

Les Etats-Unis obtiennent en revanche, comme la France, la note maximale (100) en matière de droit à l’avortement. Un score étonnant aujourd'hui, puisque les choses se sont considérablement durcies dans de nombreux Etats depuis l'élection de Trump (Géorgie, Louisiane, Missouri, Alabama) qui ont adopté des lois ultra-restrictives. Les Etats-Unis pourraient donc voir leur note chuter dans ce domaine lors de la mise à jour, dans deux ans, de l’index d’EM 2030.

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