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Tout savoir sur la catastrophe de Tchernobyl

La centrale de Tchernobyl, peu après la catastrophe, en 1986. [VLADIMIR REPIK / AFP]

33 ans après la catastrophe de Tchernobyl, l'accident reste ancré dans les mémoires. Que ce soit pour le drame en lui-même ou les déclarations hasardeuses des politiques sur un potentiel arrêt du nuage à telle ou telle frontière. Aujourd'hui mise en scène dans une série saluée par la critique, l'histoire est visible sous un nouvel angle.

Un bilan impossible  

Plus de trente ans après la catastrophe, il est encore impossible de dresser un bilan humain précis. Car ce n'est pas tant l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire, le 26 avril 1986, qui aura fait le plus de morts, mais plutôt la radioactivité sur place et dans toute l'Europe.

Les autorités ukrainiennes estiment à 5 millions le nombre de personnes qui ont «souffert» de l'accident. En premier lieu, les personnes dépêchées sur place après l'explosion, comme les pilotes d'hélicoptères, pompiers ou «liquidateurs», chargés de nettoyer les dégâts. Selon l'ONU, 4000 personnes sont mortes directement touchées par les radiations.

Un bilan largement critiqué par de nombreuses ONG, qui le considèrent comme sous-évalué. En dehors du nombre de morts, une conséquence importante en particulier a été prouvée : la forte augmentation des cancers de la thyroïde dans la région

Des autorités dépassées

Devant l'explosion, et les réactions en chaîne qui ont suivi, les autorités n'ont pas toujours su exactement comment réagir. Il faudra par exemple attendre 24h après l'explosion pour que les habitants de Pripiat, la ville la plus proche, soient évacués. Si la Suède alerte dès le 28 avril, soit deux jours après le début de la catastrophe, sur une dangereuse augmentation de la radioactivité sur son territoire, il faudra attendre le 14 mai suivant pour que Mikhail Gorbatchev reconnaisse l'ampleur des dégâts dans une allocution télévisée.

Ce manque de réactions appropriées peut être imputé au fait qu'il s'agissait de la première catastrophe nucléaire de cette nature dans le monde. 

Autour, des villes fantômes

Pripiat et Tchernobyl sont deux des villes les plus proches de la centrale, et ne sont toujours pas réhabitées. Ces villes fantômes sont devenues, avec le temps, des attractions touristiques. De nombreux reportages, vidéos YouTube d'explorations et voyages pour amateurs de sensations fortes y sont organisés chaque année. En 2017, 50 000 personnes se sont rendues à Tchernobyl, soit une hausse de 350% en comparaison avec 2012. Cette augmentation est notamment liée à la mise en place d'un dôme de confinement plus sûr, qui rassure les potentiels visiteurs. 

Une série pour tout revoir

En 2019, HBO a sorti une toute nouvelle série sur le sujet, nommée Chernobyl (disponible sur OCS et MyCanal). Particulièrement crue, elle raconte la gestion de la crise de l'intérieur, et a rencontré un succès critique et populaire rare. En effet, quelques semaines après sa diffusion, elle est devenue la série la mieux notée de tous les temps sur IMDb.

Seule la Russie ne semble pas du même avis. Les manquements de l'URSS, pointés du doigt par la série américaine, ne sont pas appréciés. Par conséquent, un réalisateur russe, Alexei Muradov, a pris en main la création d'une version moins critique des évènements, qui pourrait d'ailleurs rejeter la faute sur les États-Unis. Ainsi, Muradov a récemment déclaré dans une interview rapportée par l'Express : «une théorie assure que des Américains avaient infiltré la centrale nucléaire de Tchernobyl et plusieurs historiens ne nient pas que le jour de l'explosion, un agent des services d'espionnage ennemis était présent dans la centrale». La date de sortie n'est pas encore connue.

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