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Quatre ans après l'escalator, Donald Trump repart en campagne

Le président américain Donald Trump, à Grand Rapids (Michigan) le 28 mars 2019 [Nicholas Kamm / AFP/Archives] Le président américain Donald Trump, à Grand Rapids (Michigan) le 28 mars 2019 [Nicholas Kamm / AFP/Archives]

«Une grande foule, un grand jour!» : Donald Trump repart mardi en campagne, en quête d'un second mandat qui lui permettrait de diriger la première puissance mondiale jusqu'en janvier 2025.

Le 16 juin 2015, il se lançait dans la course en apparaissant en haut de l'escalator de la Trump Tower, le gratte-ciel qui porte son nom au coeur de Manhattan, une scène étonnante qui appartient désormais à l'histoire politique américaine.

Le 18 juin 2019, il prendra possession du Amway Center à Orlando, en Floride, Etat qui oscille depuis des décennies entre démocrates et républicains et qu'il a remporté de justesse face à Hillary Clinton.

Les sarcasmes et les sourires amusés qui avaient accueilli l'annonce de sa première candidature sont loin. Et l'ancien homme d'affaires, qui vient de fêter ses 73 ans, ne cache pas son envie d'en découdre, de replonger dans la mêlée, à plein temps ou presque.

Il entend bien, pour l'occasion, sortir son atout-maître: sa capacité à souder ses partisans, et à galvaniser les foules.

Des partisans de Donald Trump lors d'un meeting de campagne à Grand Rapids (Michigan) le 28 mars 2019 [Nicholas Kamm / AFP/Archives]
Des partisans de Donald Trump lors d'un meeting de campagne à Grand Rapids (Michigan) le 28 mars 2019

«Plus de 100.000 personnes ont demandé des billets!», a-t-il assuré sur Fox News, avant d'égratigner l'ancien vice-président Joe Biden qui, pour l'heure, fait la course en tête dans les sondages côté démocrate.

«Le problème de Biden c'est que personne ne va l'écouter, il peine à rassembler 100 personnes...», a-t-il ironisé, tentant d'imposer au démocrate l'image d'un homme sans charisme et vieillissant, n'ayant plus le feu sacré.

«Fantastique» Melania 

La Première dame Melania («elle fait un travail fantastique») et le vice-président Mike Pence ("quelqu'un de véritablement exceptionnel»), seront présents pour cette soirée "Make America Great Again».

Loin de l'improvisation et de la cacophonie de 2016, son équipe de campagne est désormais très structurée. Sur la forme en revanche, rien n'indique que Donald Trump ait l'intention de changer de registre, de mettre en sourdine les provocations et les attaques personnelles, de jouer une carte plus «présidentielle».

«De son point de vue, l'équation est claire : ça a marché à merveille en 2016 contre tous les pronostics, il l'emportera de nouveau en 2020 en se fiant à son instinct», souligne le politologue Larry Sabato, de l'université de Virginie.

La stratégie n'est pas sans risques.

Donald et Melania Trump arrivent à l'aéroport de Stansted (Royaume-Uni), le 3 juin 2019 [Isabel Infantes / AFP/Archives]
Donald et Melania Trump arrivent à l'aéroport de Stansted (Royaume-Uni), le 3 juin 2019

Depuis son arrivée au pouvoir, il n'a jamais montré sa volonté d'élargir sa carte électorale. Une réélection passe donc par une nouvelle performance sur les mêmes terres. Or la voie s'annonce particulièrement étroite si l'on en juge par les élections de mi-mandat, qui ont montré un retour en force des démocrates dans la «Rust Belt» («ceinture de rouille»), les régions ouvrières.

Face à lui, une vingtaine d'hommes et de femmes aux profils très différents se disputent la nomination du parti démocrate. Les premiers débats, organisés sur deux soirs consécutifs afin d'accommoder le nombre record de participants, auront lieu fin juin, également en Floride, à Miami.

«L'Economie Trump»

Les démocrates ont-ils tiré des leçons de leur échec surprise de 2016 et sont-ils prêts pour l'échéance électorale du 3 novembre 2020?

Pour l'historien Julian Zelizer, de l'université de Princeton, le parti de Barack Obama ne sait toujours pas vraiment quelle stratégie adopter face à l'exubérant milliardaire républicain.

Les candidats démocrates qui participeront aux débats de la primaire les 26 et 27 à Miami, en Floride  [Eva Claire HAMBACH / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives]
Les candidats démocrates qui participeront aux débats de la primaire les 26 et 27 à Miami, en Floride

«Nous avons vu les prémices de différentes stratégies: Elizabeth Warren se concentre sur le programme, le programme. D'autres, comme Pete Buttigieg, cherchent comment l'attaquer un peu plus frontalement», explique-t-il à l'AFP. Mais Donald Trump «excelle toujours dans l'art d'imposer le ton du débat».

A Orlando, il devrait une nouvelle fois mettre en avant les bons chiffres de l'économie américaine et agiter le spectre d'un scénario apocalyptique si un démocrate le chassait de la Maison Blanche à l'issue de son premier mandat.

«L'Economie Trump bat tous les records et ce n'est pas fini...», a-t-il tweeté samedi. «Mais si n'importe qui d'autre que moi prend les rênes en 2020 (je connais très bien mes concurrents), il y a aura un Krach Boursier comme on n'en a jamais vu!»

Cette soirée de mardi dans le «Sunshine State» peut-elle faire date, marquer un tournant? Julian Zelizer, qui rappelle que Donald Trump est perpétuellement en campagne, en doute.

«Pour lui, il ne s'agit pas véritablement de lancer quelque chose de nouveau, juste d'assurer que le show en cours se poursuive».

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