Alors que le président américain se rend à Orlando pour annoncer sa candidature à une réélection le 18 juin, ses relations avec la presse sont toujours compliquées. Le 16 juin, il a d'ailleurs accusé le New York Times de trahison pour un article sur les cyberattaques contre la Russie. «Ce sont des vrais lâches, et sans aucun doute, LES ENNEMIS DU PEUPLE», a ainsi tweeté Donald Trump.
C'est une nouvelle étape dans ses relations tendues avec les médias.
Dès la campagne, une presse huée et un journaliste handicapé caricaturé
Il n'a pas fallu attendre très longtemps avant que Donald Trump ne retourne ses arguments et ses supporters contre le monde médiatique. Lors de son dernier meeting par exemple, il pointe les caméras retransmettant son discours en haranguant : «les gens les plus malhonnêtes au monde». Réaction immédiate du public, qui conspue les reporters présents sur place. Ce ressort a été utilisé tout au long de la campagne du président, afin de s'ériger comme rempart face aux «élites» et à l'establishment. L'une des attaques les plus virulentes lors d'un de ses meetings reste la moquerie à l'encontre d'un journaliste handicapé, Serge Kovaleski.
Les médias traditionnels, sa source d'attaque favorite
«Si tu n'es pas avec moi, alors tu es contre moi», lâchait Anakin Skywalker dans Star Wars III. En ce qui concerne Donald Trump et les médias libéraux, il en est de même. CNN, New York Times, NBC, MSNBC, Washington Post... La liste des «ennemis du peuple» est longue selon la vision du président américain. Cette stratégie, qui consiste à polariser l'électorat contre les médias est cependant très efficace, puisque les termes «fake news», ou «failing New York Times» sont désormais rentré dans le langage courant outre-Atlantique, quand la popularité du pensionnaire de la Maison Blanche continue de s'améliorer au fil du temps.
Do you believe that the Failing New York Times just did a story stating that the United States is substantially increasing Cyber Attacks on Russia. This is a virtual act of Treason by a once great paper so desperate for a story, any story, even if bad for our Country.....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 16 juin 2019
Le rapport Mueller, les médias comme catalyseurs ?
Plusieurs belligérants ont pris part au dossier de l'enquête Mueller : les démocrates, les enquêteurs indépendants, le camp du président... Mais pas nécessairement les médias, qui ne sont pas à la base de l'enquête. Pourtant, cela n'a pas empêché Donald Trump de les citer régulièrement dans ses tweets, lorsqu'il dénonçait une «chasse aux sorcières» contre lui. Même lorsque l'on lui demande s'il y a eu une collusion entre lui et la Russie, ce dernier rétorque «la Russie ne m'a pas aidé à être élu, je me suis aidé à être élu. (...) Regardez plutôt la collusion entre Hillary Clinton et les médias».
Même Fox News en prend pour son grade
Si Fox News a la réputation d'être le porte-parole de Donald Trump, en diffusant ses idées nationalement, tout en tapant sur ceux qui ne sont pas d'accord, la relation n'est pas toujours au beau fixe entre les deux. Cela s'est particulièrement ressenti quand Fox News a invité plusieurs candidats démocrates dans une série d'interviews en amont des primaires pour la présidentielle de 2020. Alors que Pete Buttigieg était sur le plateau, expliquant qu'il ne boycottait aucun média pour parler à tout le monde, Donald Trump les a rappelé à l'ordre. «Difficile à croire que Fox News perde du temps avec le maire Pete (...). Fox se dirige de plus en plus vers le camp des perdants en couvrant les démocrates. Ils oublient les gens qui les ont placé où ils sont», a donc tweeté le président. Clairement, la bataille contre les médias ne se calmera pas pendant cette campagne.
Hard to believe that @FoxNews is wasting airtime on Mayor Pete, as Chris Wallace likes to call him. Fox is moving more and more to the losing (wrong) side in covering the Dems. They got dumped from the Democrats boring debates, and they just want in. They forgot the people.....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 19 mai 2019