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Benjamin Netanyahou inaugure l'implantation israélienne baptisée Donald Trump

Le Premier ministre israélien avait annoncé dès avril qu'il souhaitait honorer Donald Trump en créant une colonie à son nom. [JALAA MAREY / AFP]

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a inauguré dimanche une nouvelle colonie sur la partie du plateau du Golan annexée et occupée par Israël, baptisée «Ramat Trump» - la «colline Trump» en hébreu - en l'honneur du président américain.

«Merci Premier ministre Netanyahou et l'Etat d'Israël pour ce grand honneur!», a tweeté peu après le milliardaire républicain.

Donald Trump a reconnu le 25 mars la souveraineté d'Israël sur la partie du Golan que l'Etat hébreu avait prise à la Syrie pendant la guerre des Six Jours de 1967, puis annexée en 1981, une décision qui n'a pas été reconnue par la communauté internationale.

«Le Golan est israélien et le restera toujours», a déclaré Benjamin Netanyahou, qualifiant le président Donald Trump de «très grand ami d'Israël». Les colonies, des implantations civiles israéliennes dans des territoires occupés, sont illégales au regard du droit international. 

Installé autour d'une grande table, le conseil des ministres réuni exceptionnellement sous une tente dans le nord du plateau du Golan, a voté l'appellation de la nouvelle colonie «Ramat Trump». A l'extérieur de la tente, un panneau portant le nom de la colonie a été dévoilé peu après l'annonce devant un public constitué de responsables locaux, juifs et druzes.

Mais rien de plus ? La mise en oeuvre du projet, soit la construction d'une véritable colonie, est remise en doute par certains observateurs. Interrogé par le principal quotidien israélien Haaretz, un ancien chef de cabinet de Netanyahou, Zvi Hauser, explique qu'en clair, aucune nouvelle communauté nommée en l'honneur du président américain Donald Trump n'a été créée dimanche sur les hauteurs du Golan. 

«Quiconque lit les petits caractères de la décision "historique" comprend qu'il s'agit d'une décision conceptuelle», commente celui qui depuis deux ans fait du lobby pour que les États-Unis reconnaissent la souveraineté d’Israël. «Il n'y a pas de financement. Il n'y a pas de planification. Il n'y a pas de lieu et il n'y a vraiment aucune décision prise». 

Cette nouvelle implantation devrait néanmoins se construire sur le site d'un kibboutz du nom de Quela Bruchim, fondé en 1984 et dans lequel seules quatre familles vivent encore, dans des mobile homes.

«Le futur d'Israël»

«Le président Trump prouve une fois de plus son engagement pour la sécurité et le futur d'Israël», a salué le Premier ministre israélien debout devant le panneau. Il a rappelé que Donald Trump avait fait transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem en mai 2018.

L'inauguration d'une nouvelle colonie, «ce qui n'a pas été fait depuis de nombreuses années», a souligné M. Netanyahou, «va impulser le développement du plateau du Golan». L'Etat hébreu investira dans la construction d'habitations et de routes mais aussi dans l'éducation et le tourisme, a-t-il promis.

Vladimir Pelopzerkovski, un habitant de ces mobile homes, a confié à l'AFP avoir dit en personne à Benjamin Netanyahou qu'il espérait que cela ne resterait pas seulement des promesses. «Je ne suis pas convaincu que ces promesses apportent un vrai changement», a ajouté l'homme de 75 ans.

En 1949, le gouvernement israélien avait baptisé une localité dans le centre du pays Kfar Truman - le village Truman en hébreu - afin de remercier le président américain Harry Truman d'avoir été le premier à reconnaitre l'indépendance d'Israël le 14 mai 1948.

Environ 23 000 druzes, minorité arabophone et musulmane également présente en Syrie et au Liban voisin, vivent sur la partie du Golan occupée et annexée par Israël, ainsi que 25.000 colons israéliens arrivés depuis 1967.

Ces druzes sont apatrides: ils ont perdu leur nationalité syrienne et beaucoup ont refusé la carte d'identité israélienne. Ils se considèrent comme Syriens et sont farouchement opposés à l'annexion du territoire par l'Etat hébreu.

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