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Tout savoir sur Frans Timmermans, en pole position pour devenir président de la Commission européenne

Frans Timmermans, 58 ans, occupe actuellement le poste de premier vice-président de la Commission européenne. Frans Timmermans, 58 ans, occupe actuellement le poste de premier vice-président de la Commission européenne. [ALEX HALADA / AFP]

Après de très longues heures de négociations entre dirigeants européens à Bruxelles depuis ce dimanche 30 juin, Frans Timmermans apparaît le mieux placé pour prendre la tête de la Commission européenne et succéder à Jean-Claude Juncker. Les discussions ont été suspendues ce lundi 1er juillet et reprendront mardi. Le candidat social-démocrate néerlandais pourrait être alors désigné.

le champion des socialistes européens

Lors des dernières élections européennes (23-26 mai), Frans Timmermans, 58 ans, était le «Spitzenkandidat» des socialistes européens. C'est-à-dire la tête de liste du groupe politique de gauche. Il a donc notamment participé à plusieurs débats avec les autres «Spitzenkandidaten» pendant la campagne, notamment avec l'Allemand Manfred Weber pour le PPE (centre-droit) et la Danoise Margrethe Vestager pour les centristes.

Ce système, mis en place en 2014, avait pour objectif d'amener plus de démocratie et de lisibilité à l'UE, en permettant aux seules têtes de listes des groupes politiques européens de briguer la présidence de la Commission européenne. Un mécanisme auquel s'oppose le président français Emmanuel Macron, mais qui pourrait finalement survivre en cas de nomination de Frans Timmermans.

Bête noire de certains pays d'Europe de l'Est

Premier vice-président de la Commission européenne depuis 2014, Frans Timmermans a été responsable à ce poste des procédures de sanctions engagées ces dernières années contre la Pologne et la Hongrie, pour des violations de l'Etat de droit. Ce qui lui vaut l'inimitié de certains pays de l'Est, réunis au sein du groupe dit de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie).

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a ainsi déclaré que le choix du Néerlandais pour la Commission européenne serait une «erreur historique». «Je crains que cette personne ne soit pas vraiment la bonne pour unir l’Europe», a de son côté affirmé le Premier ministre tchèque, Andrej Babis.

Frans Timmermans rencontre également l'opposition de l'Italie, et plus particulièrement de son ministre de l'Intérieur d'extrême droite Matteo Salvini. «Un homme de gauche présidant la Commission européenne, nous ne le soutiendrons certainement pas !», a indiqué le leader de la Ligue.

Malgré tout, il n'est pas certain que ces paroles se traduisent en actes. Et même si ces pays votaient contre la candidature du Néerlandais, celui-ci pourrait tout de même réussir à être désigné. En effet, il lui faut le soutien de 22 Etats membres sur 28, représentant plus de 60 % de la population de l'UE.

Partisan d'un second référendum sur le Brexit et critique de Boris Johnson

Sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE, un dossier qui occupe les dirigeants de l'Union depuis maintenant trois ans, Frans Timmermans a une position très anti-Brexit. Celui qui se dit lui-même anglophile est en effet partisan d'un second référendum. Il a notamment suggéré à plusieurs reprises que les Britanniques pourraient «reconsidérer» leur décision de quitter l'UE.

L'ancien ministre des Affaires étrangères néerlandais (2012-2014) a par ailleurs critiqué les fausses promesses à ce sujet de Boris Johnson, figure de proue du camp des pro-Brexit lors de la campagne du référendum de juin 2016 et favori pour devenir le prochain Premier ministre britannique. «Est-ce que Boris Johnson est allé voir les médecins et les infirmières du NHS (le système de santé britannique, NDLR) et leur a dit : 'Je vous ai promis 350 millions de livres supplémentaires par semaine ; désolé, je ne peux pas tenir cette promesse' ?», a fustigé Frans Timmermans en mars dernier.

Juste après le résultat du référendum sur le Brexit, le Néerlandais de 58 ans a également condamné les commentaires «limite racistes» de Boris Johnson durant la campagne. L'ancien maire de Londres avait en effet dénoncé, en parlant du président américain Barack Obama, «l'aversion ancestrale de l'Empire britannique d'un président en partie Kényan». Puis il avait comparé les ambitions de l'UE de créer un super-Etat à celles du leader nazi Adolf Hitler.

polyglotte et globe-trotter

Petit-fils de mineur et fils de diplomate, Frans Timmermans est un parfait polyglotte. Il parle en effet couramment six à sept langues, notamment le français, l'allemand, l'anglais, l'italien ou encore le russe.

Le résultat d'un parcours qui l'a mené un peu partout en Europe. Né en 1961 à Maastricht (ville qui a marqué l'histoire de l'UE avec le traité de 1992 qui porte son nom), Frans Timmermans a passé une partie de son enfance à Rome, en Italie, où il était scolarisé dans une école anglaise. Il a ensuite étudié la littérature française et la langue de Molière aux Pays-Bas, puis le droit européen (et toujours la littérature hexagonale) à l'université de Nancy, en France. Il a également occupé le poste de secrétaire adjoint à l'ambassade des Pays-Bas à Moscou durant deux ans, avant de basculer de la diplomatie à la politique.

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