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Un scientifique russe va modifier génétiquement cinq bébés

Il demandera l’autorisation des autorités dans quelques semaines.[©PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Le biologiste russe Denis Rebrikov a affirmé vouloir génétiquement modifier des embryons pour les protéger de la surdité hériditaire dont leurs deux parents sont atteints.

Ce dernier a récemment confié à  New Scientist que cinq couples sourds souhaitaient avoir recourt à la méthode CRISPR - un outil de modification du génome - afin d’avoir un enfant qui entend.

Les deux parents dans chaque couple ont une forme de surdité dite récessive, ce qui signifie que tous leurs enfants hériteraient normalement de la même maladie.

Si la grande majorité des maladies génétiques peuvent être prévenues grâce à un dépistage d’embryons avant l’implantation, cette option n’est pas envisageable pour ces couples. Cette absence d’alternative justifie pour le chercheur le recours à la technique CRISPR.

Dans le détail, la méthode CRISPR consiste à «couper» dans l’AD, afin de modifier un patrimoine génétique. A l’aide d’une enzyme, Cas9, une entaille est faite dans l’ADN pour neutraliser le gène ciblé.

Denis Rebrikov envisage donc de corriger les mutations du gène GJB2, responsables de la surdité. «Techniquement, c’est réalisable», a déclaré Gaetan Burgio, spéciliste de cet outil à l’Université nationale australienne. Mais cette expérience n’est pas sans risque.

«Les premiers essais devraient commencer avec des embryons ou des nourrissons n’ayant rien à perdre, victimes de maladies mortelles. Vous ne devriez pas commencer avec un embryon qui pourrait mener une vie plutôt normale», estime d'ailleurs le bioéthicien de l’université d’Oxford, Julian Savlescu.

Denis Rebrikov demandera l’autorisation des autorités «dans quelques semaines», a rapporté le magazine New Scientist. En sachant que la législation russe interdit l’ingénierie génétique dans la plupart des circonstances, mais que sa position sur le cas des embryons n'est pas encore très claire, précise la revue Nature.

Pour rappel, en novembre 2018, le Chinois He Jiankui avait annoncé la naissance de deux jumelles dont l'ADN a été modifié par l’outil CRISPR, pour les rendre résistantes au virus du sida.

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