C'est un dispositif exceptionnel qui a été déclaré le 17 juillet par l'Organisation Mondiale de la Santé. L'épidémie d'Ebola qui sévit en République Démocratique du Congo depuis l'été 2018 est désormais une «urgence sanitaire mondiale».
Ce n'est que la cinquième fois qu'une telle urgence est déclenchée. La première fut en 2009 pour l'épidémie de grippe H1N1, la seconde en 2014 pour la poliomyélite, en 2014 pour Ebola et enfin en 2016 pour le virus Zika.
![Des patients attendent devant le centre de santé Afia Himbi à Goma, le 15 juillet 2019 [Pamela TULIZO / AFP]](https://static.cnews.fr/sites/default/files/styles/image_200_112/public/7ebfd3875798faf2e68b884053f83aa4b7554f87.jpg?itok=x6HTab91 "Des patients attendent devant le centre de santé Afia Himbi à Goma, le 15 juillet 2019 [Pamela TULIZO / AFP]")
La décision n'est donc pas prise à la légère par l'OMS. D'ailleurs, le 14 juin 2019, elle avait déclaré que l'épidémie d'Ebola en RDC ne méritait pas d'être qualifiée ainsi car «elle ne constitue pas une menace pour la santé mondiale», selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS.
Ce qui a changé le 17 juillet, c'est l'annonce d'un premier cas mortel d'Ebola près des frontières avec le Rwanda et l'Ouganda. Or, le règlement de l'OMS est clair, une épidémie ne peut être déclarée urgence sanitaire s'il s'agit d'un «événement extraordinaire dont il est déterminé (...) qu'il constitue un risque pour la santé publique dans d'autres Etats en raison du risque de propagation internationale de maladies et qu'il peut requérir une action internationale coordonnée».
La présence à l'étranger de la maladie, couplée aux plus de 1 400 morts (ce qui fait de cette épidémie d'Ebola la seconde plus grave de l'histoire après l'épisode de 2014-2016), a donc finit par convaincre l'OMS de passer à l'étape supérieure pour lutter contre la propagation du virus.
Grâce à cette urgence mondiale, il sera plus évident de récolter de l'argent et lutter contre le développement de la maladie dans les pays frontaliers. D'autant qu'un vaccin jugé suffisamment efficace par l'OMS existe, mais il a été difficile à utiliser correctement au vu de la situation sécuritaire compliquée en RDC. Deux responsables communautaires, responsables de la lutte contre Ebola ont d'ailleurs été assassiné dans la nuit du 13 au 14 juillet dernier.