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Brexit, Iran, Huawei… Les dossiers chauds qui attendent Boris Johnson

Boris Johnson va devoir se mettre au travail immédiatement, pour régler notamment les dossiers brûlants du Brexit et de la crise avec l'Iran. Boris Johnson va devoir se mettre au travail immédiatement, pour régler notamment les dossiers brûlants du Brexit et de la crise avec l'Iran. [Isabel Infantes / AFP]

Alors que Boris Johnson est officiellement devenu mercredi 24 juillet le nouveau Premier ministre du Royaume-Uni, plusieurs dossiers chauds l'attendent déjà sur son bureau, du Brexit à la crise diplomatique avec l'Iran en passant par la participation de Huawei au développement de la 5G outre-Manche.

Le Brexit

«La priorité immédiate est d'accomplir un Brexit qui fonctionne pour tout le Royaume-Uni.» Dans son dernier discours en tant que Première ministre, mercredi 24 juillet, Theresa May a énoncé clairement la mission principale de son successeur au 10, Downing Street.

Ce dernier devra en effet résoudre l'impasse dans laquelle se trouve le divorce avec l'Union européenne. L'accord trouvé par Theresa May avec Bruxelles en novembre dernier a été rejeté trois fois par le Parlement britannique depuis mi-janvier, ce qui a obligé la dirigeante conservatrice à demander deux fois à l'UE un report du Brexit, initialement fixé au 29 mars et désormais fixé au 31 octobre.

Pour régler ce dossier, qui pollue la vie politique britannique depuis de longs mois, Boris Johnson promet d'avoir une stratégie plus offensive que sa prédécesseure. Au cours de de son premier discours devant Downing Street, mercredi 24 juillet, il a de nouveau promis de faire sortir le Royaume-Uni de l'UE «le 31 octobre sans conditions», excluant un nouveau report et ne fermant donc pas la porte à un «no deal». Une option que l'UE espère éviter et qui a déjà été rejetée par le Parlement britannique en mars dernier. Ce qui promet donc une rude bataille entre, d'un côté Boris Johnson et son gouvernement composé d'eurosceptiques purs et durs, et de l'autre Bruxelles et les députés britanniques.

La crise diplomatique avec l'Iran

L'arrivée de Boris Johnson à Downing Street survient alors que le Royaume-Uni est en pleine crise diplomatique avec l'Iran. En effet, la République islamique a saisi le 19 juillet dernier un pétrolier suédois battant pavillon britannique, dans le détroit d'Ormuz (qui relie le golfe Persique au golfe d'Oman), où se cristallisent les tensions depuis plusieurs semaines, notamment entre l'Iran et les Etats-Unis. Un arraisonnement qui est tombé deux semaines après celui d'un navire-citerne iranien par les autorités britanniques au large de Gibraltar, accusé de violer l’embargo européen sur les livraisons de pétrole à la Syrie.

Dans cette affaire, le Royaume-Uni semble tiraillé entre la position des Etats-Unis, qui cherchent à affaiblir le régime iranien, comme en témoigne la sortie de l'accord nucléaire iranien de 2015 décidée par Donald Trump et le rétablissement des sanctions contre le pays, et celle de l'Europe, qui veut au contraire éviter une escalade des tensions. Avant son élection, Boris Johnson semblait se rapprocher de la vision européenne, puisqu'il avait déclaré mi-juillet qu'il ne soutiendrait pas une intervention militaire contre l'Iran si les Etats-Unis décidaient d'en conduire une.

Cette crise diplomatique d'ampleur fait déjà figure de test pour «BoJo», qui avait été beaucoup critiqué en 2017 pour sa gestion de l'affaire Nazanin Zaghari-Ratcliffe - du nom d'une ressortissante irano-britannique détenue en Iran - lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères. Il avait en effet énoncé de fausses affirmations sur elle devant une commission parlementaire, ce qui avait eu pour effet d'aggraver son cas auprès du régime iranien.

la participation de Huawei dans le marché de la 5G

En dehors du Brexit, Theresa May a laissé un autre dossier d'importance - et explosif - à son successeur à Downing Street. Boris Johnson va en effet devoir décider s'il autorise ou non le géant chinois Huawei à participer au nouveau réseau de télécoms 5G au Royaume-Uni. Là encore, comme pour la crise avec l'Iran, la bonne qualité des relations entre Londres et Washington est en jeu.

Soupçonnant Huawei d'espionnage pour le compte de Pékin, l'administration américaine a déjà exclu la firme chinoise de la construction des réseaux 5G aux Etats-Unis. En pleine guerre commerciale sino-américaine, Donald Trump a ensuite interdit à Huawei de se fournir en technologies américaines, avant d'adoucir quelque peu sa position.

Malgré tout, les Etats-Unis continuent leur lobbying anti-Huawei en Europe, et cherchent à pousser les pays du Vieux Continent à faire comme eux et à bannir Huawei de leur marché de la 5G. La décision de Boris Johnson sera donc scrutée avec attention. Lors de la campagne pour le poste de Premier ministre, l'ancien maire de Londres avait déclaré qu'il ne ferait rien qui compromettrait la sécurité nationale des infrastructures britanniques. Un indice sur ses intentions ?

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