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La Tunisie en deuil s'apprête à enterrer son président

L'ambulance transportant le corps du président tunisien Béji Caïd Essebsi quitte l'hôpital militaire de Tunis le 26 juillet 2019 [ANIS MILI / AFP] L'ambulance transportant le corps du président tunisien Béji Caïd Essebsi quitte l'hôpital militaire de Tunis le 26 juillet 2019. [ANIS MILI / AFP]

La Tunisie s'apprête samedi à rendre un hommage national à son premier président élu démocratiquement au suffrage universel, Béji Caïd Essebsi, qui doit être enterré en présence de plusieurs chefs d'Etat et d'une foule de Tunisiens.

Une élection présidentielle anticipée pourrait avoir lieu dès le 15 septembre. La dépouille du président décédé jeudi à l'âge de 92 ans a rejoint vendredi le palais présidentiel de Carthage qu'il occupait depuis 2014, en présence de centaines de Tunisiens venus se recueillir à sa sortie de l'hôpital militaire.

Une cérémonie officielle est prévue à 11H00 locales (10H00 GMT), en présence du président français Emmanuel Macron, du chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, du président algérien par intérim Abdelkader Bensalah ou encore du secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit.

Le cortège funèbre quittera le palais de Carthage vers le cimetière du Djellaz, à environ 25 kilomètres de là, où il sera inhumé aux côtés des membres de sa famille.

Un Tunisien assiste au passage du convoi transportant le corps du président tunisien Béji Caïd Essebsi à Tunis le 26 juillet 2019 [FETHI BELAID / AFP]
Un Tunisien assiste au passage du convoi transportant le corps du président tunisien Béji Caïd Essebsi à Tunis le 26 juillet 2019. 

De nombreux Tunisiens sont attendus dans ce vaste cimetière en plein Tunis pour faire leur dernier adieu à leur président, décédé le jour où la Tunisie célébrait la proclamation de la République en 1957. Le ministère de l'Intérieur a indiqué avoir déployé un important dispositif de sécurité, tout en respectant les «rassemblements spontanés de citoyens».

«Le président Béji Caid Essebsi appartient au peuple tunisien et chaque Tunisien a le droit d’assister à ses funérailles», a écrit son fils Hafedh, sur Facebook.

Certains Tunisiens rendaient dès vendredi des hommages spontanés au président, déposant des fleurs à proximité du palais.

Transition rapide

Vendredi, les journaux ont été imprimés en noir et blanc, de nombreux sites d'informations arboraient des logos en deuil et la télévision nationale continuait à diffuser des versets du coran entre les journaux d'actualités.

Des Unes de journaux tunisiens après la mort du président Béji Caïd Essebsi, le 26 juillet 2019  [FETHI BELAID / AFP]
Des Unes de journaux tunisiens après la mort du président Béji Caïd Essebsi, le 26 juillet 2019

La Tunisie a décrété sept jours de deuil en hommage à son président, et des matches de foot ainsi que des évènements culturels ont été annulés.

Depuis l'annonce du décès, les hommages internationaux ont afflué pour saluer le rôle crucial du président dans la «marche vers la démocratie» dans le berceau du Printemps arabe. Des pays voisins comme l'Algérie, l'Egypte, la Libye, la Jordanie ou la Mauritanie ont décrété trois jours de deuil.

Le chef du Parlement Mohamed Ennaceur, 85 ans, qui a prêté serment quelques heures après le décès de M. Caïd Essebsi, est chargé d'assurer la présidence par intérim pour 90 jours maximum, soit jusqu'à fin octobre.

L'instance supérieure indépendante chargée d'organiser des élections (Isie) a annoncé jeudi une élection présidentielle anticipée «probable» dès le 15 septembre, au lieu du 17 novembre initialement prévu, ce qui bouleverse le calendrier électoral. Des législatives sont prévues le 6 octobre.

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, le 30 octobre 2018 à Berlin [Bernd von Jutrczenka / dpa/AFP]
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, le 30 octobre 2018 à Berlin.

Le calendrier n'a pas encore été confirmé par l'Isie. De nombreux Tunisiens se sont dit fiers de la transition rapide mise en place dans le pays pionnier des Printemps arabes, dont la fragilité des institutions avait été mise en évidence lors d'une première hospitalisation de M. Essebsi fin juin, qui avait laissé craindre une vacance du pouvoir.

La Tunisie est le seul des pays arabes touchés par les contestations à poursuivre sur la voie de la démocratisation malgré les soubresauts politiques, la morosité économique et des attaques jihadistes.

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