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«Vous allez me tuer, vous allez me tuer » : des policiers se moquent d'un homme interpellé en train de mourir

Au Texas, des images tirées d'une caméra mobile révèlent les circonstances du décès en août 2016 de Tony Timpa, menotté et retenu au sol par des policiers pendant près de quatorze minutes.

Habitant de Dallas, Tony Timpa, 32 ans, souffrait depuis plusieurs années de schizophrénie. Mais ce jour d'août 2016, il oublie de prendre ses médicaments. Drogué, sous influence de la cocaïne mais conscient de son état, il vient de composer le «911», le numéro d'urgence aux Etats-Unis, pour obtenir de l'aide.

Quand les policiers sont arrivés sur place, sur le parking d'un magasin de location de vidéos, à environ dix minutes de Dallas, Tony est déjà menotté. Il a été immobilisé par des agents de sécurité pour avoir tenté de perturber la circulation. Quelques minutes plus tard, Tony Timpa trouvera la mort.

Dans la vidéo, révélé par le quotidien local Dallas Morning News trois ans après son décès, on peut l'entendre crier en boucle «Tu vas me tuer ! Tu vas me tuer ! Tu vas me tuer ! ». Il appelle à l'aide, se débat. L'homme est finalement plaqué au sol sur le bord de la route, le genou d'un policier enfoncé dans le dos pour le maintenir à terre, soit une technique d'immobilisation très controversé baptisé «plaquage ventral». 

«J'espère que je ne l'ai pas tué»

À ce stade, on peut entendre les officiers de la vidéo rire et se moquer de lui. Son nez est enfoncé dans l'herbe quand les officiers prétendent l'entendre ronfler alors que ce sont visiblement ses derniers souffles. Il finit par perdre connaissance. Alors qu'il est finalement transféré dans une ambulance, le personnel médical remarque que leur patient ne respire plus. 

«Il n’est pas simplement mort là-bas, n'est-ce pas ?», se demande sans crainte l'un des policiers. J'espère que je ne l'ai pas tué.» Les ambulanciers ont plus tard informé l'agent qu'il était bel et bien décédé.

En 2017, les agents impliqués ont été inculpés pour délit de conduite meurtrière. La justice a finit par rejeter toutes les charges retenues contre eux deux ans plus tard, affirmant que les trois hommes n'avaient pas agi de manière «imprudente».

En France, la légalité de la technique controversée du plaquage ventral  est vivement remise en cause depuis la mort d'Adama Traoré en 2016. Interpellé à Beaumont-sur-Oise, le jeune homme de 24 ans, dont la famille se bat toujours pour connaître les circonstances exactes de sa mort, avait été plaqué au sol de la même façon avant de décéder. 

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