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Washington impose des sanctions au chef de la diplomatie iranienne

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, le 23 avril 2018 à New York  [Don EMMERT / AFP/Archives] Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, le 23 avril 2018 à New York. [Don EMMERT / AFP/Archives]

Les Etats-Unis ont décidé d'imposer des sanctions au chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, accentuant encore leur campagne de «pression maximale» sur le régime iranien qu'ils accusent de déstabiliser le Moyen-Orient.

«Zarif est le visage du régime qui répand à l'étranger la propagande et les campagnes de désinformation favorables au programme nucléaire de Téhéran, à ses missiles balistiques et à ses réseaux terroristes», a déclaré un haut responsable de l'administration ayant requis l'anonymat.

Ces sanctions contre M. Zarif ne sont pas une surprise: en annonçant fin juin imposer des sanctions «dures» au Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le président Donald Trump avait prévenu que le ministre iranien des affaires étrangères subirait «bientôt» le même sort.

M. Zarif a immédiatement répliqué que Washington tentait de réduire l'Iran au silence sur la scène internationale. «La raison invoquée par les Etats-Unis pour me sanctionner, c'est que je suis le principal porte-parole de l'Iran dans le monde», a-t-il tweeté. «La vérité fait si mal que ça ?».

M. Zarif est au coeur de négociations internationales complexes sur le programme nucléaire iranien, que Téhéran assure pacifique mais que les Etats-Unis et Israël soupçonnent de cacher le développement de l'arme nucléaire.

Le responsable de l'administration a souligné que l'image de modéré de M. Zarif, aidée par son anglais courant, son humour et ses études aux Etats-Unis, ne reflétait pas la réalité.

«Cela fait bien trop longtemps qu'on lui permet de se faire passer pour un représentant raisonnable et crédible de l'Iran. Aujourd'hui, le président Trump a décidé que ça suffit», a-t-il ajouté.

Les sanctions prévoient le gel de tous les actifs que M. Zarif possèderait aux Etats-Unis et interdit toute transaction avec lui, a précisé le Trésor américain dans un communiqué.

Washington cherchera aussi à empêcher les voyages de M. Zarif à l'étranger, même si l'administration américaine ne l'empêchera pas de participer aux activités de l'ONU à New York.

«Complice»

«Cette décision représente un nouvel effort pour priver le régime iranien des ressources destinées au terrorisme et à l'oppression du peuple iranien», a commenté le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

«Au lieu d'utiliser les précieuses ressources de l'Iran pour investir dans son peuple fier et courageux, le régime facilite et soutient le terrorisme, emprisonne et torture d'innocents Iraniens, attise les conflits internationaux en Syrie et au Yémen et a, ces dernières semaines, étendu son programme nucléaire», a poursuivi le secrétaire d'Etat américain.

«M. Zarif, qui est un haut responsable du régime, dont il fait l'apologie, est depuis maintenant des années complice de ces activités néfastes», a-t-il poursuivi.

Des voix se sont élevées aux Etats-Unis contre cette décision qui paraît fermer la porte au dialogue avec Téhéran.

«Le fait de sanctionner des diplomates affaiblit la diplomatie», a ainsi tweeté le sénateur républicain Rand Paul, qui avait tenté d'entamer une médiation avec l'Iran.

La Maison Blanche a insisté sur le fait qu'elle est toujours prête à discuter, mais pas avec M. Zarif.

Les diplomates américains «ne le considèrent pas comme notre principal contact», a indiqué le responsable de l'administration. «Si nous devons avoir un contact avec les Iraniens, nous voulons quelqu'un qui prenne des décisions».

M. Pompeo a récemment fait savoir qu'il serait «heureux» de se rendre à Téhéran. Mais il a ajouté que ce serait pour dire aux Iraniens «ce que leurs dirigeants ont fait et à quel point ça a affaibli l'Iran».

Le chef de la diplomatie iranienne a affirmé que ces sanctions n'auraient «aucun effet» sur sa famille et lui. «Je n'ai aucune propriété ni aucun actif en dehors de l'Iran», a-t-il tweeté. «Merci de me considérer comme une telle menace.»

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