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Des tardigrades sont-ils en train de coloniser la Lune ?

Ces «oursons de mer» étaient inclus dans une vaste base de données envoyées sur la lune pour préserver les connaissances de l'humanité [HO / NATURE PUBLISHING GROUP/AFP]

Les tardigrades sont-ils en passe de devenir les premiers habitants de la lune ? Ces animaux microscopiques, considérés comme quasi indestructibles, pourraient avoir survécu au crash d'une sonde lunaire.

Peut-être n'avez-vous jamais entendu parler de ces animaux au corps dodu ? Pas plus gros qu'un demi millimètre, ces «oursons d'eau» découverts dès le XVIIIe siècle fascinent les scientifiques pour leur capacité d'adaptation exceptionnelle : ils ne craignent ni les températures extrêmes, ni les radiations, survivent aussi bien au manque d'oxygène qu'à la congélation, comme aux fortes pressions.

Mais résisteront-ils aussi dans l'Espace ? Pour répondre à cette question, des scientifiques ont décidé d'inclure ces petits êtres vivants dans une vaste base de données destinée à être envoyée sur la Lune. 

DES ÉCHANTILLONS D'ADN, UNE BIBLE ET DES TOURS DE MAGIE

Pas plus imposante qu'un DVD, cette «sauvegarde de l'Humanité» recèle plus de 200 GB de données sous forme de fins disques de nickel, conçus pour durer des millions d'années. A l'intérieur sont contenus plus de 30 millions de pages d'informations, dont une partie de la version anglaise de Wikipédia, des classiques de la littérature, des images historiques, des dessins d'enfants, des témoignages de survivants de la Shoah, une Bible. On y retrouve également l'anthologie des tours de magie de David Copperfield comme des échantillons d'ADN... et donc, des milliers de tardigrades.

Cette archive lunaire, développée par l'ONG américaine Arch Mission Foundation, vise à «préserver, connecter et partager les connaissances de l'humanité pour l'éternité» en disséminant une multitude de micro-bibliothèques d'archives et d'ADN, dont celles des tardigrades, à travers le système solaire. Or, son acheminement sur la sonde israélienne Beresheet ne s'est pas passé comme prévu.

Le 11 avril dernier, alors que le vaisseau paradait sur Twitter avec un selfie spectaculaire, quelques instants avant son atterrissage, les moteurs destinés à ralentir la vitesse de l'appareil ont finit par lâcher, le laissant s'écraser sur le satellite de la Terre, brisant dans le même temps les espoirs de conquête spatiale d'Israël. 

Rescapés de l'espace

Comme le relate un  article de Wired,  les scientifiques de la mission ont immédiatement tenté de savoir si la bibliothèque lunaire, en particulier les tardigrades, avaient résisté à l'impact du crash.

En analysant la trajectoire de l'appareil spatial et la composition de la bibliothèque lunaire, Novak Spivack, le fondateur de l'Arch Mission se dit confiant : au moins 60 000 pages de la bibliothèque sont parvenues intactes sur la Lune. Dans le meilleur des scénarios, les fameux animaux et l'intégralité des données seraient également indemnes.

Les tardigrades ne sont pas pour autant prêts à développer leur colonie à la surface de la Lune, puisque, comme l'explique Novak Spinak sur le compte twitter de la mission, ils ont été envoyés déshydratés.

Ces êtres vivants sont en effet connus pour être capable de survivre jusqu'à dix ans sans eau. Leur métabolisme est alors plongé dans un état dormant, et l'eau des cellules remplacée par une protéine qui solidifie tout leurs corps, comme figé dans le temps. Pour «revenir à la vie», ils auront besoin d'être ramenés sur Terre, du moins dans un lieu sous atmosphère, afin de les réhydrater. Reste à savoir qui les trouvera en premier. 

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