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Que faut-il retenir de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ?

Le président français a plaidé pour un rapprochement entre l'Union européenne et la Russie[Alexei Druzhinin / Sputnik / AFP]

Les présidents russe et français Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont multiplié lundi 19 août les signes de bonne volonté pour détendre les relations entre la Russie et l'Europe, notamment sur l'Ukraine, sans esquiver leurs contentieux sur la Syrie ou les droits de l'Homme. Le chef de l'Etat français a accueilli son homologue dans sa résidence d'été à Brégançon.

«Un sommet à quatre» avec la Russie et l'Ukraine

Emmanuel Macron présidera un sommet du G7 à la fin de la semaine en l'absence de la Russie, qui est écartée de cette instance (le G8 lorsqu'elle était présente) depuis l'annexion de la Crimée en 2014, a appelé de ses voeux un sommet à quatre (France, Russie, Allemagne, Ukraine) «dans les prochaines semaines» sur ce conflit qui empoisonne les relations entre Moscou et l'Europe.

Macron à moscou en 2020

Lors de ce point presse, le président français a plaidé pour un rapprochement entre l'Union européenne et la Russie, dont les relations sont compliquées, appelant à retrouver la «confiance» dans un ordre international en «recomposition».

Malgré «les malentendus des dernières décennies, les débats sur la relation avec l'Occident», la Russie «est européenne» et «nous avons à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l'Union européenne et la Russie», a-t-il insisté, évoquant une Europe «de Lisbonne à Vladivostok».

Geste symbolique, Emmanuel Macron a annoncé qu'il se rendrait à Moscou en mai 2020 pour assister aux célébrations du 75e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie. «Je suis reconnaissant» à Emmanuel Macron d'avoir accepté cette invitation, a répondu Vladimir Poutine. Les Russes accordant la plus haute importance à ces commémorations qui ont été boudées par les Occidentaux depuis l'annexion de la Crimée par la Russie. 

La Syrie, point de tensions entre les deux chefs d'Etat

Malgré ces gestes de bonne volonté, les deux dirigeants n'ont pas caché leurs divergences en revanche sur la Syrie, où la Russie appuie militairement le président Bachar al-Assad dans son entreprise de reconquête des territoires contrôlés par les rebelles modérés et les islamistes depuis le début de la guerre civile en 2011.

Emmanuel Macron a exhorté le régime de Damas et son allié russe à respecter le cessez-le-feu dans la province d'Idleb (nord-ouest), cible de bombardements quasi quotidiens et où les forces gouvernementales avancent après trois mois de combats acharnés.

«Il est impérieux (...) que le cessez-le-feu décidé et acté à Sotchi (en Russie) soit vraiment respecté», a-t-il déclaré, essuyant une fin de non-recevoir du président russe. «Nous soutenons les efforts de l'armée syrienne en vue d'éliminer les menaces terroristes à Idleb», a répliqué Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine ne veut pas des gilets jaunes en Russie 

On retiendra également la pique envoyée par le chef du Kremlin au président français. Interrogé sur la répression des manifestations en faveur de la démocratie observées ces  dernières semaines en Russie, Vladimir Poutine a déclaré que les autorités russes agiraient pour que les manifestations d'opposants à Moscou restent dans le «cadre de la loi» et qu'il voulait éviter une «situation telle que celle des gilets jaunes» en France.

«Nous ne voulons pas d'une situation similaire» à celle qui a récemment prévalu à Paris, a dit le président russe, reçu dans sa résidence d'été par son homologue français dont le gouvernement a été ébranlé à la fin d'année dernière et au printemps par la crise des «Gilets jaunes».

 

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