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Amazonie : le Grand conseil des amérindiens dénonce l’hypocrisie de la France

Les peuples autochtones dénoncent la vente de milliers d’hectares aux entreprises minières.[Lula SAMPAIO / AFP]
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Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais. C’est en substance le reproche adressé au gouvernement français par le Grand conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé, alors que des incendies ravagent la forêt amazonienne.

L’instance qui représente et défend les intérêts des peuples autochtones a publié sur franceinfo une tribune, pointant que «le gouvernement français déplore la destruction de l’Amazonie brésilienne, mais parallèlement octroie des permis d’exploration aux multinationales minières en Amazonie française».

«Ce gouvernement fait des non-sens»

«Le feu n’est pas le seul danger qui menace et détruit» la forêt, détaille le Grand conseil. «L’extractivisme a sa grande part de responsabilité». Or, «en Guyane, ce sont plus de 360 000 hectares qui ont été cédés aux multinationales minières. C’est la moitié de la surface de forêt qui a brûlé en Bolivie», indique Christophe Pierre, vice-président du Grand conseil. «On dénonce le fait de vouloir donner des leçons à l’international, alors que sur le territoire guyanais français, ce gouvernement fait des non-sens, des choses qui ne vont pas dans le sens de la préservation de la biodiversité et de l’Amazonie».

L’instance estime également nécessaire que les peuples autochtones soient intégrés dans les processus décisionnaires pour sauvegarder la forêt. «(Ils) ont toujours su préserver leur milieu, à travers leur mode de vie. C’est un savoir-faire précieux aujourd’hui», avance Christophe Pierre.

Selon les derniers chiffres, plus de 79 500 feux ont été répertoriés au Brésil depuis le début de l’année, dont un peu plus de la moitié en Amazonie.

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