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Voici pourquoi la déforestation en Amazonie est liée à notre consommation de viande

[Christian Braga / Greenpeace]

Le poumon de la planète est menacé de disparaître. La déforestation en Amazonie a atteint son plus haut niveau depuis 12 ans, causée notamment par les incendies. Et la majorité des feux ont été allumés par des propriétaires de ranch et des braconniers, qui libèrent ainsi de l'espace pour l'élevage et la culture du soja destiné à nourrir le bétail. Ce, afin de produire davantage de viande.

Contairement à ce qu'affirme le président brésilien Jair Bolsonaro, selon lequel «les forêts tropicales ne peuvent pas brûler», le nombre d'incendies en Amazonie atteint des niveaux records, au point de menacer l'existence même de la forêt. La déforestation, couplée au réchauffement climatique, menace ainsi 40% de la surface de celle-ci de se transformer en savane. 

Au total, pas moins de 63% de la déforestation de l'Amazonie est liée l'élevage. Les importations massives de soja destiné à nourrir les animaux d'élevage en France (entre 3,5 et 4,2 millions de tonnes par an), participent également au phénomène. En effet, le soja importé dans notre pays pour nourrir les bêtes provient majoritairement d’Amérique du Sud, comme le rappelle Greenpeace dans un rapport publié l'année dernière.

Le président brésilien compte en effet parmi ses soutiens le lobby des producteurs de viande, l'Association brésilienne des exportateurs de boeuf, qui regroupe une trentaine de producteurs. Un groupement puissant, puisque le Brésil est à l'origine de pas moins de 20% des exportations mondiales de viande de boeuf, un chiffre amené à augmenter au cours des prochaines années. 

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Des exportations de boeuf record

En 2018, le Brésil a ainsi exporté 1,64 million de tonnes de boeuf, un record. Une croissance qui s'explique par la forte hausse de la demande en provenance de l'Asie, notamment la Chine et Hong Kong, qui représentent 44% des exportations brésiliennes.

La signature en juin 2019 d'un accord entre les pays du Mercosur et l'Europe a également permis au Brésil d'augmenter le volume de ses exportations de viande de boeuf. La taxe de 20% sur les importations de viande de boeuf en Europe en provenance des pays du Mercosur, doit en effet, en vertu de l'accord, être levée. 

Cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l'environnement. Hormis le fait que l'importante quantité de CO2 relachée dans l'atmosphère lorsque la forêt brûle, le boeuf est responsable de 41% des émissions de gaz à effet de serre produites par le bétail dans son ensemble, et le méthane émis par les bêtes est vingt-cinq foisplus néfaste que le CO2.

En 2018, l'ONU avait ainsi publié un rapport alarmant selon lequel une baisse de la consommation de viande au niveau mondial pouvait contribuer à hauteur de 20% à l'objectif de préserver la hausse globale des températures en-dessous de 2°C.

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