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On sait à quoi ressemblait notre ancêtre de 3,8 millions d'années

Reconstitution faciale de l'Australopithèque. [© HO / CLEVELAND MUSEUM OF NATURAL HISTORY / AFP]

Un nouveau candidat pour le panthéon préhistorique? Un crâne d'Australopithèque vieux de 3,8 millions d'années a été mis au jour en Ethiopie, une découverte qui bouscule une nouvelle fois notre vision de l'évolution.

«Ce crâne est l'un des plus complets des fossiles d'hominidés de plus de 3 millions d'années», explique Yohannes Haile-Selassie du Museum of Natural history de Cleveland (Etats-Unis), coauteur de deux études publiées mercredi dans la revue Nature.

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Un atout qui pourrait lui valoir de «devenir une nouvelle icône de l'évolution humaine». A l'instar de «Toumaï», vieux d'environ 7 millions d'années et considéré par certains paléontologues comme le premier représentant de la lignée humaine, «Ardi», une autre espèce d'hominidé datant de 4,5 millions d'années, ou encore «Lucy», la très célèbre Australopithèque âgée de 3,2 millions d'années, découverte en Ethiopie en 1974. D'autres fossiles d'Australopithèque, moins connus, datent d'au moins 3,9 millions d'années, mais seules des mâchoires et des dents avaient été retrouvées.

Pommettes saillantes et mâchoire proéminente

Découvert en février 2016 dans la région Afar en Ethiopie (à 55 km de là où se trouvait Lucy), ce nouveau fossile, appelé MRD, appartiendrait à un des tout premiers Australopithèques, appelés Australopithecus anamensis. «Nous pensions que Australopithecus anamensis (MRD) se transformait progressivement en Australopithecus afarensis (Lucy) avec le temps», détaille l'étude. Mais la découverte relance les dés : les deux espèces se seraient croisées dans les savanes pendant environ 100.000 ans. «Cela change notre compréhension du processus d'évolution et soulève de nouvelles questions : étaient-ils en compétition pour la nourriture ou l'espace ?»

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«C'est bon de pouvoir enfin mettre un visage sur un nom.» Même s'il est tout petit, le crâne devait être celui d'un adulte, à priori masculin. Des reconstitutions faciales réalisées à partir des caractéristiques du fossile présentent un hominidé aux pommettes projetées vers l'avant, à la mâchoire proéminente, au nez épaté et au front étroit.

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Soit, à la surprise des chercheurs, un mélange de caractéristiques propres aux Sahelanthropus comme «Toumaï» et aux Ardipithecus comme «Ardi» mais aussi à d'autres d'espèces plus «récentes». Ce qui permet aux chercheurs d'affirmer que cette découverte «relie l'espace morphologique» entre les ancêtres humains les plus anciens (6 millions d'années) et les espèces plus récentes comme Lucy (2-3 millions d'années). Deux groupes que l'on pensait jusqu'ici séparés par un fossé bien plus immense.

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