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Maroc : une journaliste jugée pour «avortement illégal» et «relations sexuelles hors mariage»

En 2018, il y a eu 73 procès pour avortements illégaux au Maroc En 2018, il y a eu 73 procès pour avortements illégaux au Maroc[Brendan Smialowski]

C'est un procès extrêmement médiatique qui s'ouvre ce 9 septembre à Rabat, au Maroc. Une journaliste de 28 ans, Hajar Raissouni, est accusée d'avortement illégaux et de relations sexuelles hors mariage, ce qui pourrait lui valoir jusqu'à deux ans de prison.

Elle avait été arrêtée le 31 août 2019 au sortir d'un cabinet médical. Au Maroc, il est interdit de pratiquer l'avortement si la vie de la mère n'est pas en danger. La journaliste dénonce une affaire politique et assure qu'elle avait rendez-vous pour soigner une hémorragie interne. Dans la foulée, son fiancé et trois membres du cabinet médical, dont le médecin traitant, ont été arrêtés. 

Le sort de la reporter travaillant pour le quotidien Akhbar Al-Yaoum a très vite alerté les mouvements féministes nationaux, puis internationaux. Ainsi, Amnesty international ou Human Rights Watch ont appelé à la libération de la jeune femme. L'affaire met en lumière un débat sur les questions de libertés individuelles au Maroc, qui dépasse désormais le simple cas d'Hajar Raissouni. 

Akhbar al-Yaoum ciblé ? 

L'on estime le nombre d'avortements clandestins à un chiffre compris entre 600 et 800 par jour dans le pays. Seulement, 73 personnes ont été poursuivi pour ces faits en 2018. C'est cet écart entre les chiffres qui fait croire aux défenseurs de la journaliste que ce procès est avant tout un montage politique. Ce ne serait d'ailleurs pas la première fois qu'un journaliste de ce quotidien serait placé entre les mains de la justice. Le patron du média est actuellement en prison, condamné à de la prison pour violences sexuelles. Reporter Sans Frontières dénonçait en 2018 une «volonté des autorités marocaines d'asphyxier Akhbar al-Yaoum». 

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