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Une Américaine sur 16 n'était pas consentante lors de son premier rapport sexuel, selon une étude

«Non c'est non», rappelle une manifestante lors d'une marche pour les droits des femmes, le 20 août 2011 à Cape Town (Afrique du Sud). [© STR / AFP]

Sans mentionner le terme «viol», une étude révèle qu'une Américaine sur seize n'était pas consentante lors de son premier rapport sexuel, soulignant les répercussions à long terme de ce traumatisme sur leur santé.

Publiée ce lundi dans une revue de l'Association américaine de médecine (JAMA Internal medecine), leur étude se base sur un échantillon de plus de 13.000 femmes âgées de 18 à 44 ans, interrogées dans le cadre d'une enquête des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) réalisée entre 2011 et 2017.

Environ 6,5% d'entre elles ont répondu ne pas avoir été consentantes lors de leur premier rapport sexuel, ce qui extrapolé à la population des Etats-Unis correspond à plus de 3,3 millions de femmes de cette tranche d'âge, relèvent les auteurs. Soit une femme sur 16.

Ces femmes disent avoir subi une ou plusieurs formes de contraintes : 56,4% ont fait l'objet de pressions verbales, 46,3% ont été maintenues contre leur gré, 25,1% ont été victimes de violences, 22% ont été forcées de boire ou de se droguer, 16% étaient sous la menace d'une rupture.

Aux Etats-Unis, «le mouvement #MeToo a révélé à quel point les femmes sont souvent victimes de violences sexuelles, mais aucune étude récente n'avait évalué la prévalence de la contrainte lors du premier rapport sexuel et son impact en terme de santé», écrivent les chercheurs en guise d'introduction.

Des femmes âgées de 15 ans en moyenne

Le terme «viol», qui correspond à une définition pénale, n'est pas utilisée dans l'étude, mais «nous pensons que ces expériences correspondent bien à des statistiques sur les viols», a déclaré son auteure principale Laura Hawks, chercheuse au Cambridge Health Alliance dans le Massachusetts.

Les statistiques américaines sont plutôt mauvaises comparées à celles d'autres pays développés, a-t-elle ajouté. En Irlande, 1% des femmes disent avoir été violées lors de leur premier rapport sexuel et environ 2% dans les pays d'Europe du Nord, a-t-elle relevé. A l'autre extrémité, c'est le cas de 40% des femmes du Burkina Faso, a ajouté la chercheuse, en notant qu'il n'existe pas de statistiques pour tous les pays.

Aux Etats-Unis, tous les groupes ethniques et sociaux sont concernés, avec un risque plus élevé pour les femmes noires, nées à l'étranger, pauvres et moins éduquées. La principale différence avec les femmes consentantes lors de leur premier rapport sexuel est liée à l'âge : en moyenne, les femmes non consentantes avaient un peu plus de 15 ans, contre 17 pour les consentantes, et l'homme était beaucoup plus âgé : 27 ans contre 21.

Des effets négatifs à long terme

«Ces initiations sexuelles forcées semblent liées à plusieurs problèmes de santé», relèvent les auteurs de l'étude. Les femmes ayant été contraintes lors de leur premier rapport sexuel semblent plus susceptibles d'avoir une grossesse non désirée que les femmes consentantes, avortent davantage, souffrent plus d'endométriose, de maladie pelvienne inflammatoire et de problèmes d'ovulation ou lors des règles.

Leur santé générale est également plus mauvaise, avec davantage de consommation de drogues ou de problèmes mentaux, relèvent les auteurs de l'étude.

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Une manifestante lors d'un rassemblement pour les droits des femmes, le 7 septembre 2019 à Nice © YANN COATSALIOU / AFP

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