Jusqu'ici, le mystère restait entier et alimentait tous les fantasmes. Trente ans après les faits, les autorités sud-coréennes viennent d'identifier le pire tueur en série de son histoire.
Entre 1986 et 1991, il aurait violé et brutalement assassiné dix femmes dans les environs de Hwaseong, une petite ville au sud de Séoul. Les victimes avaient été retrouvées mortes, pieds et mains liés par leurs propres vêtements. L'affaire, au combien sordide, avait mobilisé plusieurs dizaines de milliers de policiers, et conduit à enquêter sur près de 20.000 suspects. En vain.
Finalement identifié par la police scientifique grâce à son ADN, recueilli sur le sous-vêtement d'une de ses victimes, le tueur (d'au moins une des dix victimes) serait un homme de 56 ans, incarcéré depuis 1994 pour le viol et le meurtre de sa belle-sœur, détaille l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Le détenu, qui nie avoir commis ces crimes, ne sera toutefois pas jugé, le délai de prescription étant de trente ans, et donc dépassé depuis avril 2006. La police poursuit tout de même ses investigations pour vérifier que le suspect n'est pas responsable d'autres crimes.
Cette affaire avait inspiré le chef d'œuvre du cinéma coréen «Memories of Murder», sorti en 2004 et réalisé par Bong Joon-ho, récompensé cette année d'une Palme d'or pour «Parasite». Le thriller retraçait l'immense chasse à l'homme lancée pour retrouver le tueur en série, dans un pays sortant à peine de la dictature militaire, à la fin des années 1980.