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Allemagne : mort d'un ancien SS impliqué dans le massacre de Villeneuve-d'Ascq

Il est décédé à 96 ans[Capture d'écran YouTube/@ARD]

En Allemagne, Karl Münter, un ancien SS menacé de comparaître prochainement pour avoir cautionné le massacre de Villeneuve-d'Ascq (Nord) et tenu des propos négationnistes sur la Shoah vient de décéder à l'âge de 96 ans.

«Je peux confirmer qu'il est décédé», a déclaré la porte-parole du parquet de Hildesheim (Basse-Saxe) en charge des poursuites. «La procédure engagée contre lui est du coup éteinte», a-t-elle ajouté, précisant qu'il s'agissait vraisemblablement d'une mort naturelle. 

Aucun regret

L'homme était poursuivi pour des propos qu'il avait tenus fin 2018 sur la chaîne de télévision publique allemande ARS. Il avait assuré que le chiffre de 6 millions de Juifs assassinés par les nazis était exagéré. «J'ai lu récemment quelque part que ce chiffre était faux, je n'y crois plus du tout à cela», avait-il déclaré face à la caméra. 

Au cours de cette interview, les journalistes lui avaient également demandé s'il regrettait certains événements, dont le massacre de 86 victimes civiles à Villeneuve-d'Ascq. «Non, pas du tout ! Pourquoi devrais-je regretter ?», s'était-il exclamé, précisant qu'à l'époque, il s'était contenté de surveiller les personnes arrêtées. 

Après la diffusion de ce reportage, Karl Münter avait été mis en accusation par le parquet en juillet, en vue d'un procès pour «incitation à la haine raciale» et «atteinte à la mémoire des morts». 

simple employé de poste après la guerre

Ce procès était une véritable revanche pour les descendants des victimes de ce massacre, qui avait été perpétré dans la nuit du 1er au 2 avril 1944 en représailles au déraillement d'un train transportant environ 350 SS. 

Karl Münter avait été condamné en 1949 par un tribunal militaire français. Il n'a jamais exécuté sa peine et, une fois de retour en Allemagne, il a pu reprendre sa vie d'employé de poste. Des poursuites avaient été abandonnées par la justice allemande en 2018, qui avait expliqué qu'il ne pouvait être jugé deux fois pour ces faits. 

Le nonagénaire était resté fidèle à l'idéologie nazie jusqu'à la fin de son existence. D'après ARD, il avait participé en novembre 2018 à une réunion d'un parti néonazi et s'était exprimé en tant que «témoin de l'époque». Il était considéré comme un véritable «héros» au sein de cette mouvance. 

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